http://lecrivaillonnne.skyblog.com/ Lécrivaillonnne: décembre 2006

dimanche, décembre 31, 2006

Bonne année !


Bonne année, mes amis...
Je ne suis pas douée pour les voeux. En général, je gaffe atrocement. Ca remonte à mes débuts de l'écriture. En CP. ma mère m'avait autorisée à écrire les cartes de voeux.
Je me suis donc appliquée et ai envoyé aux 40 membres de la famille ce message efficace :
" Bone ané, bone senté, une patte cassé a la fin de l'ané".
Depuis, je me méfie de mes enthousiasmes.
Je me contenterai donc d'un coucou pédestre mais cependant sincère. Et pas de patte cassée à la fin de l'année...

message perso : Ourdia, ne regarde paaaaaaaaaas ! On voit mes palmes ! Ahhhh trop tard !

samedi, décembre 30, 2006

Moi contente !


Je suis ravie parce que trois de mes livres ont été signalés par Lab-elle.
C'est une association qui recherche et met en valeur des albums anti-sexistes.
Savez-vous que dans la littérature pour enfants il y a DEUX fois plus de héros que d'héroïnes ? Et savez-vous pourquoi ? Parce qu'on considère que les filles sont des sous-héros, des mecs par défaut ( tonton Freud, comment ça "l'angoisse de castration" ?) Alors, on crée des séries "pour les filles", avec des chevaux, des bijoux, des princes etc... Et pour les autres thèmes, on se dit que les petites filles, avec la capacité d'altruisme et d'empathie qui sied aux nénettes, elles sauront sans problème s'identifier à un garçon...
Ca m'énerve quand des parents refusent d'acheter "La princesse coquette" à leur petit gars (qui le réclame, les princesses y jouent au foot, grimpent aux arbres et jouent à la dinette) en disant que c'est un truc de fille. Mais cette histoire, ce sont mes garçons qui me l'ont soufflée, chiants comme aucune fille quand il faut les habiller...
J'ai écrit un texte pour le numéro de janvier de "J'apprends à lire" ( Milan). La princesse est promise au héros s'il triomphe. Il triomphe (bon gars !), mais à la fin, elle refuse de l'épouser, ça ne lui dit trop rien... Et lui, il n'insiste pas des masses. Ils deviennent amis. C'est bien, d'être amis, non ?
Enfin, bref, je suis contente...

Ne vous refusez rien !


Les "refusés" vous souhaitent une année au moins pas pire que celle que vous venez de passer. Toujours bon à prendre... C'est une belle aventure que cette revue. Le nouvel opus, à paraître ces jours-ci fait plus de 260 pages ! Et ils ont dû refuser des textes ! Mais ils n'ont pas de sous. N'hésitez pas alors, achetez-la ( et éventuellement, lisez- la ! Il y a un très beau texte de mon gros navet sur le cinéma, à la manière de Georges Pérec, un " je me souviens" sur ses émotions cinématographiques, vachement bien...)

mardi, décembre 26, 2006

La trève des confiseurs




Voilà, c'est fait...
Ma technique habituelle, inventée par le professeur Kikbounz en 1924 et présentée à l'Académie lors du fameux congrès des méthodes Coué et apparentées :" Visualisons le pire pour le raplaplater" a fonctionné.
Finalement, peu de catastrophes. Si, une huître, dotée par Sa Majesté du permis de tuer (appelons-la 007) a profité d'une baisse de notre vigilance pour se lancer dans un attentat-suicide. Elle a lâché son cyanure ( qu'elle avait planqué dans une molaire) sous celle de ma môman (de molaire. Ma mère a ainsi a pu apprendre par coeur tous les saints du calendrier des PTT accroché dans nos cabinets. Comme quoi à quelque chose huître kamikaze est bonne...
Sinon, des tonnes de papier-cadeau...
J'ai eu le livre dont je rêvais et je n'ai pas résisté à l'envie d'en lire quelques passages, ruinant par là-même ma réputation de femme respectable et entérinant la légende selon laquelle je ne tiendrais pas l'alcool...
Les enfants tout contents, du feu dans ma cheminée-bio, les adultes cools et mes Saint-Jacques étaient délicieuses...
C'était bien. Finalement...

dimanche, décembre 24, 2006

Lettre au Père Noël


Cher père noël,

Oui, je sais, cette année non plus, je n’ai pas été tous les jours très sage.
Mais franchement, c’est pas une raison.
C’est pas une raison pour me faire endurer tout ça.

Car ils ont tous déboulé.

Madame X qui risque de choper des escarres et d’user mon beau canapé à force de me regarder, parfaitement immobile, préparer un repas pour 20 personnes. Toutes les dix minutes, avec une belle régularité qui révèle un semblant de mauvaise conscience, elle tourne la page de mon « Marie-Claire » en déclarant : « Je finis mon article et je viens t’aider.. »
Monsieur X qui a visionné en 24 h la totalité des films de guerre de mon yéti, usant ainsi, dans un souci d’équilibre, l’autre moitié de mon canapé. Ils y sont tous passé : « La ligne rouge », « le soldat Ryan », « Pearl harbor »… Chez nous, c’est ambiance Verdun, le Chemin des Dames, la tranchée des baïonnettes…
Le sieur mon père, puisque c’est de lui qu’il s’agit, frise désormais le syndrôme post- traumatique : il se croît, le pauvre dans « Apocalypse now » et j’ai peur, chaque fois que je lui demande le pain de le voir dégoupiller le croûton dans un geste de mâchoire rageur et me le balancer en hurlant « Aux abriiiiiiis » !
Mon yéti. Toujours astucieux. Il a comme projet d’aller acheter le pain. Super, rien à dire. Y’en faut. Du pain. Des projets aussi, même des pas ambitieux…
Sauf que ça lui prend trois plombes. Et quand il rentre, que je lui saute dessus comme la misère sur le monde pour lui faire mettre la nappe, il me suggère… de ne pas en mettre. Merci mon coeur, tu m'aides bien...
Ma pépite, toutes les trente secondes vient se faire confirmer que c’est bien ce soir que tu vas passer (grosses interrogations par rapport au fait qu’on n’a pas de conduit de cheminée…).
Mon ado de service, quant à lui, me reproche gracieusement s’entretenir le mensonge par rapport à ton existence et mon cadet saute dans tous les sens comme un décérébré.
Mais le pire m’attend, Père Noël, et j’avoue que je t’en veux un peu.
Je formule donc quelques souhaits pour la suite de cette interminable journée, au cas où tu ne serais pas un encul… Un égoïste :
- Fais en sorte que M. X ne picole pas au point de commencer à faire des paris stupides (oui, on peut parfaitement faire le caramel de la crème brûlée avec un pot d'échappement et je vais vous le prouveeeer !").
- que Mme Y ne profite pas de la tribune qui lui est offerte pour se mettre à pleurer dans mes Saint-jacques à l’orange sous prétexte que ses rideaux en authentique rayonne n'ont pas supporté la chaleur de son Vaporetto- multi-positions avec cshpritchage d'amidon et aération à résonnance nucléaire acheté au télé- achat.
- Que Mme Z gagne, comme tous les ans, la coupe interationale « Du CADEAU LE MOINS CHER DU MONDE », nous offrant ainsi, à mon chéri et moi, l’occasion de permettre à la ville d’embaucher un éboueur supplémentaire.
Que cette chère M ne nous fasse pas sa crise de spasmophilie avec mort immédiate, appel aux pompiers et emmenage aux urgences à minuit...
- Que j’ai pas trop mal à la tête demain matin, parce qu’à midi, je REMETS CA !
- Que j’arrête d’être langue de pute, gâchant ainsi la MAGIE DE NOEL…

Et puis si tu veux, accessoirement,la paix dans le monde, la fin de toutes les maladies,
Ah oui, , encore une chose : que personne ne s’aperçoive que j’ai pas eu le temps de me raser les poils des pattes, ils sortent de mon collant…
Voilà, sinon, Ad t’aleur, Père noël…

mercredi, décembre 20, 2006

Un p'tit beurre, des touyous !


Ben vlà ti pas que mon petit blogounet a un an !





Mine de rien, mon pari avec mon aîné-rejeton, je l'ai gagné haut la main !!!!
Alors, merdeux, tu sais pu quoi dire, hein ?
(C'est mon Louis qui s'y est mis : louistropcool.skyblog.com).
Va -t-il faire comme 80 % des blogs, c'est-à-dire s'arrêter au bout de trois mois ?

La fin des blogs est prédite pour dans pas longtemps, disent ceux qui savent tout. En effet, ceux qui avaient envie d'en ouvrir un l'ont déjà fait et sont arrivés au bout de leur propos. Les autres vont se tourner vers d'autres média, les espaces personnels...
Raison de plus pour lui chanter, en paraphrasant Wonderwom' Anne : "happely birthday toupoulouyou"...
Alors, Bloguichonchounet, tu veux quoi pour ton anniversaire ?
- Je veux le Guide de la MOLVANIE...
- Sûr ?
- oui, c'est trop drôle. je te le prêterai kiki.
- Merci, Vieux...

Un ENORME bisou à celui qui me l'offre...


La république de Molvanie a beau être l'un des plus petits pays d'Europe, elle a beaucoup à offrir au touriste exigeant. Des paysages somptueux, une architecture néoclassique splendide et des siècles de culture ne caractérisent pas, il est vrai, ce pays. Mais le voyageur intrépide saura trouver son bonheur dans ce singulier État-nation continental - de la capitale Lutenblag, avec son fameux réseau de tramways à essence, à la chaîne des Postenwalj au Sud, où l'on savourera un verre du zeerstum l'eau-de-vie à base d'ail) local, en admirant un paysan en costume traditionnel tabassant son mulet. La Molvanie, premier producteur mondial de betteraves et berceau de la coqueluche, est un pays imprégné d'histoire. Ici, le passé est omniprésent. On trouvera à Gyorik un des plus anciens réacteurs nucléaires au monde encore en activité. En matière de bâtiments et de monuments publics, la Molvanie est doublement bénie des dieux, le pays ayant en effet connu deux âges d'or : une période gothique sous le règne du Saint Empereur romain Charles IV, et la fin des années 1950, lorsque son histoire d'amour (d'inspiration soviétique) pour le béton non armé laissa sa marque indélébile dans le paysage urbain. Pour les personnes soucieuses d'environnement, la Molvanie embrasse avec enthousiasme la cause de l'écotourisme. De nombreux «pavillons verts» sont actuellement bâtis au coeur des forêts tempérées du Nord-Est du pays, lesquelles fournissent d'ailleurs le bois de construction. Mais la Molvanie est aussi un pays à la pointe de la modernité, et Lutenblag peut s'enorgueillir de l'une des vies nocturnes les plus branchées d'Europe. La jeunesse estudiantine molvanienne y danse jusqu'au bout de la nuit au son d'un orchestre de fzdari (entre techno-trans et mazurka]. Vous pourrez également visiter l'imposante usine automobile de Bardjov, où de fiers ouvriers produisent la voiture nationale, la Skumpta, et son fameux intérieur haut de gamme en contreplaqué.

lundi, décembre 18, 2006

On ne dit pas : "La bonne paëlla", on dit : "La femme de ménage est sortie"



Eh oui, mes amis, c'est bien difficile de nos jours de tenir son personnel de maison !
Depuis des années, on me demande pourquoi je ne vire pas nos nounous successives, qui s'avèrent toutes plus azimutées les unes que les autres...
C'est comme ça, il y a les winners, ceux qui ont des femmes de ménage qui font du ménage, et il y a nous.

Nous, on a eu plein de filles sympathiques, bavardes, grosses fumeuses et bonnes buveuses... Elles avaient toutes un point commun : aucune n'avait fait l'école ménagère...
On a eu aussi une suicidaire. Elle se pointait le matin, blanche et défaite et elle me glissait, juste avant de tomber raide par terre les bras en croix : " Haaa, Christine, je crois que j'ai fait une connerie".
Une autre nettoyait tout au PQ. On a longtemps pensé qu'elle avait de gros problèmes de colon, mais non, c'était pour ne pas user des chiffons.
Une autre avait des TOCS. Quatre heures pour nettoyer un pied de table. Je la retrouvais, sanglotante et tremblante dans un coin du salon : " J'ai pas fini, j'ai pas fini, le bord inférieur gauche est encore sale...."
Une autre avait 10 enfants. Qu'elle emmenait à tour de rôle pour qu'ils jouent avec les jouets de mes enfants. quand elle partait, la maison était dans un état atroce et mes gosses ont frôlé la psychothérapie pour "sentiment d'usurpation et de spoliation".
Une qui avait tout le temps mal quelque part. Enfin, je devrais écrire QUEQUES PARTS parce qu'elle était multi-patraque. " Ha , Madame aujourd'hui, je passerai pas l'aspirateur, j'ai mal au dos. Et puis je ferai pas la poussière, ma tendinite. Vous m'esssecuserez, les produits là, ça me fait tousser... Aïe, keske j'ai mal au bide, j''ai mes ragnagnas... Vous voulez pas me ramener, parce que le bus, ça me fait mal à la tête ?..."
Une aussi qui ne venait pas. Le problème, c'est qu'elle était censée aller chercher les enfants à l'école. J'en étais réduite à téléphoner chez elle pour la réveiller, sur les coups de 11h25..." Ha ouiiii, je me souviens maintenant, ouah, j'ai la tête dans le cul, moi... Hein ? oui, j'y vais, m'dame, c'est quoi d'jà votre adresse ?".
Une est partie avec un gourou d'une secte, non sans me donner des conseils d'hygiène de vie : " Quand vous vous lavez, évitez le savon, Jésus il aime pas, et puis faut vous sécher le corps au sèche-cheveux et vous frotter avec du jus d'ail, ça fait partir les lucioles maléfiques"..
Oui, on a tout eu.
Mais quand on a la scoumoune à ce point, c'est qu'on y est pour quelque chose...
La vérité, c'est que je sais bien que c'est moi qui induis tout ça.
Déjà, dans le casting.
J'ai le syndrôme de la "patronne coupable". Je crois que j'ai un peu honte d'avoir une femme de ménage. Alors je ne fais pas la fine gueule. En fait, il est même possible que je choisisse celle qui a l'air le plus misérable, le plus paumé, pour me persuader que je contrebalance ma fainéantise par une bonne action.
Et puis après, je suis du genre à dire " Et pis n'hésitez pas hein, faites-vous un café". Ce qui, en traduction simultanée de femme de ménage donne : " Cooool ! Allez, un petit whisky, un pétard, une petite sieste, un coup de fil à mon mec à Sidney et je m'y mets".
Et aussi à dire " Bah, vous vous organisez comme vous le voulez". Interprétation : : " J'arrive une demi-heure en retard rin-na-foute ils sont pas là, je repars en avance, m'en tape, ya personne, faut juste que j'aille chercher les gosses à l'école, ouais, juste les gosses et c'est marre".
Ensuite, elle ramasse mes chaussettes sales, elle a accès à une intimité incroyable. She's got THE POWER ! Alors, je crois que je vis sous la terreur de cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Je me vois en train de déclarer, avec un air pincé : " Dites-donc, Mademoiselle, qu'est-ce que c'est que cette vilaine trace de doigts sur cette étagère ? Et elle de répondre " Ho hé, quand on a des slips vert pomme et des nuisettes marquées "I'm a sex bomb", on se la boucle !

En fait, mon seul vrai critère, c'est qu'elle soit gentille avec mes ti-papoutes.
Du coup, je n'en ai jamais viré qu'une seule : celle qui ne venait pas les chercher à l'école... Et encore, maintenant que j'y repense, je me demande si elle ne s'est pas virée toute seule...


L'affiche de "Les cadavres ne portent pas de costard" vous semble hors sujet ?
Que nenni ! Dans le film, le héros est affligé d'une étrange manie : il devient fou dès que quelqu'un prononce les mots suivants : "femme de MENAAAAGE" (hein, Ouou ??? remember, chiquija ?

dimanche, décembre 17, 2006

Marie-Pierre Casey, SORS DE CE CORPS !!!!!!!





Notre jeune femme de ménage fait quasiment partie de la famille. C’est d’ailleurs son activité principale et elle s’acquitte de son rôle d’adolescente adoptée avec beaucoup de talent et de créativité.
Elle a ainsi un fort désir de reconnaissance et entend bien qu’on l’adoube « Chevalière du débarrassage de table » ou « bouteuse de poussière hors de chambre ». Mais comme elle a moyennement confiance en mes capacités d’identification de passage de serpillière (c’est peu flatteur, ça, mais je suppose que TOUS les ados affichent un léger mépris pour leurs parents…), elle s’arrange pour que je ne puisse pas faire autrement que de visualiser son travail.
Son travail, en général, je trébuche dessus. Oui, elle lave le sol (parfois) et laisse ostensiblement le seau d’eau sale en plein milieu du couloir, avec le balai en travers et la lavette en berne.
J’imagine sa pensée : « Comme ça, ils verront bien que j’ai lavé par terre ».
-J’ai vu, OK, merci… J’ai plus qu’à ranger maintenant.
Elle a même , à certains moments été beaucoup plus loin : elle laissait des seaux d’eau PROPRE, des balais dépoussiérés et des serpillières sèches pour faire croire qu’elle avait nettoyé. ca ne marchait pas super bien, même moi, j'avais du mal à faire semblant d'y croire. c'était un appel au secours, un " regardez-moi, je fais des conneries pour que vous fassiez attention à moi !!!!"
En ce moment, elle est dans sa période gothique. Elle tourne les meubles de façon étrange, tiroirs contre le mur, tableaux au sol pour qu’on imagine un incroyable nettoyage bissextile. Ou un sabbat de sorcières.
Ou alors, peut-être qu'elle parle avec des morts et fait tourner mes guéridons en invoquant l’esprit de Marie-Pierre Casey (comment ça elle est pas morte ?)…. "Marie-Pierre, si you are here, PLIZZ, go out de ce chiffon !"
Ce qu’elle laissait de concret, par contre, c’était les DVD dans le lecteur (elle aime bien Tarantino et Scorcese, on ne va quand même pas la décourager de s’instruire !). Bien réel également, l’historique des sites internet qu’elle avait consultés était long comme une année sans ménage et notre facture de téléphone frôlait mon salaire (pouvait pas appeler de la freebox, non ?)
En bon parent pénible-mais-juste-car-on-a-besoin-de se-sentir-encadré-quand –on-est- ado, je lui ai donc rappelé que la maison n’était pas un hôtel et qu’en échange de son salaire, je ne serais pas contre un petit coup d’éponge de temps en temps…
Alors, comme elle est bonne fille, ente deux feuilletons à la télé, elle est parfois prise d’une frénésie de bonnes intentions. Elle se lance donc dans un chantier pharaonique, une quète du Graal, un marathon, un chef-d’oeuvre.
Cette semaine, c’était laver le sol de la chambre d’Elinor.
Elle a déblayé ce qui encombrait le sol (a-t-on idée aussi de mettre des meubles et des jouets dans une chambre d’enfant !) et a tout… voyons quel verbe employer dans ce cas ? Jeter ? Bombarder ? Bourrer ? Empiler ? Vomir ? Amalgamer ? Concrétionniser ,On va dire « entasser », pour rester dans l’euphémisme sur le lit de ma fille. je reprends, elle a "entassé" les empêcheurs de nettoyer en rond sur le dodo de ma poulette (oui, c’est bien le lit, le petit truc qui crie au secours, sous les douze tonnes de jouets). Puis elle a lavé le sol.
Et en a eu marre.
Elle est donc rentrée chez elle, armée d’une triple satisfaction d’adulescent :
- Je serai obligée de remarquer qu’elle a travaillé et donc, je la féliciterai pour ses initiatives et son courage.
- Elle se venge des connards de zadultes qui comprennent rien, ils zont plus qu’à ranger, non mais, pas de raison qu’elle soit la seule à se faire chier ! Et puis, je lui ai dit de laver, elle lave ! quoi ? je suis pas contente en plus ???
- Elle affiche une critique éclatante de la société de consommation pourrie dans laquelle nous vivons : autant de jouets, quelle débauche !

Enfin, ça lui passera, après tout, elle n’a que 25 ans…


Elinonoooor ! Bonne nouvelle, ma chérie, ce soir, tu as le droit de dormir dans le bureau !

jeudi, décembre 14, 2006

Allo, SOS détresse-amitié, bonsoir...


Une copine, lassée des agapes, de la débauche de richesses superficielles et de la nécessité de s’amuser sur commande décide de passer sa Saint -Sylvestre à aider les autres.
La voici donc, cœur vaillant et armée de sa seule bonne volonté en train de téléphoner pour proposer son aide désintéressée à différentes associations charitables que je ne citerai pas (par charité).
- Ho ben non, s’entend-elle répondre unanimement, tel un chœur de Noël parfaitement répété, le 31, désolé, on fait rien pour les pauvres.

mercredi, décembre 13, 2006

Re- Sus ! Re- banzaï ! Re Vite !

Concert de piano à 4 mains
par Véronique Muzy (ancienne prof du conservatoire de Nancy)
et Roland Conil
à Nancy salle Poirel le dimanche 21 janvier à 15 heures 30
au profit de l'association "les papillons de Charcot"
association de soutien et d'aide aux patients atteints de sclérose latérale amyotrophique et à leur famille

Venez nombreux, diffusez l'affichette, et faites de la pub !
Merci d'avance

Vite ! Sus ! Banzaï !


Eh, les nancéens !
Foncez AUJOURD'HUI au CRDP, rue de Metz...
L'association "Lire c'est voyager", organise une vente de livres jeunesse à 0.70 ct. d'euro le bouquin !
Et puis pas de la merdouillette, hein ! Du beau livre tout neuf, écrit par des grands noms ( Craipeau, Gudule....). Il y en a pour tous les âges ( enfin, jusqu'à 12-13 ans...)
Ah mes amis, j'étais comme un merle dans un cerisier !J'en ai acheté 46 pour mon petit CDI : 32 euros !!!!!!!!!!!!!!!!
Mais ne traînez pas, ça part vite !
C'est jusqu'à 17 h...

mardi, décembre 12, 2006

L'écologie expliquée à ma fille, ou comment en faire des constipés


Louis et Elinor discutent :
louis :- Faut économiser l'eau, sinon, y'en aura plus
Elinor :
- Ha bon ? Plus d'eau dans les robinets ?
Louis( pointe de sadisme):
- Plus rien
Elinor (se rassurant) :- Moi je boiverai du jus d'orange.
Louis (enfonçant le clou):- Mais y'en aura plus nulle part, de la flotte. Dans la baignoire...
Elinor (même pas mal ) :
- Ho, bah, je me lavera plus...
Louis ( enfonceur de clou) :
- Même dans les cabinets. Plus d'eau. Rien. C'est pour ça qu'il faut faire attention.
Elinor ( un peu désorientée) :
-On pourra plus tirer la chaise d'eau alors ?
Louis (dépassé par son propos): :
- Ha bah non.
Elinor (convaincue):
- Alors, on pourra plus faire caca.(affirmation, pas interrogation)
Silence.
Les deux ensemble : - Et on mourra !

Et voilà, deux membres actifs de Greenpeace en plus !

samedi, décembre 09, 2006

Cornélienne galère noellienne (dites- le à toute vitesse, pour voir !)








Tous les ans, des petits malins vous répondent, au mieux "Ché pas", au pire " Rien" à la fatidique question :
" TU VEUX QUOI POUR NOEL ?"
Prenez- les au mot !(cliquez là !)
PS : pardon à ma famille à qui j'inflige d'année en année, mais avec une jolie alternance, les réponses 1 et 2, systématiquement. Enfin, perso, je ne serais pas con
tre un "racing granny" (allez jusqu'en bas du site...)

jeudi, décembre 07, 2006

Cache-cache


La notion de pudeur est vraiment une chose complexe.
Bon nombre de personnes, lorsqu’elles ont appris que je tenais un blog se sont montrées surprises de ce qu’elles trouvaient être un manque de pudeur.
Parler de soi leur semble impudique. Soit. Peut-être. Oui. Ok.
Mais ce qu’on donne à voir de soi, au quotidien me paraît être infiniment plus impudique.
Inconscient, mais impudique.
Ce qu’on est, au grand jour est très difficilement contrôlable. Et c’est tant mieux.
Ceux qui parviennent à contrôler sont soit très peu sûrs d’eux, soit gravement pervers. Les gens qui réussissent à « piéger » les autres, c’est-à-dire qui peuvent à moyen terme faire croire qu’ils étaient autre chose que leur réalité sont souvent de purs malades, et ça finit par se voir.
En général, on voit un tas de choses en parlant 5 mn avec autrui. Et énormément au bout d’une petite heure de conversation basique. Qui est à l’aise. Qui doute. Qui est mal avec son corps, qui réfute par principe, qui se sent agressé par tout, qui est bienveillant, qui est triste… Il me semble que, finalement, il est plus facile de maîtriser un contenu écrit qu’un nombre incroyable de facteurs diffus : gestes, intonations, postures, regards, odeurs, formules langagières, et même, ondes… Croire qu’on gère tout ça, qu’on peut être un comédien de sa vie est une jolie illusion, parfois nécessaire, mais le plus souvent nocive pour la personne qui finit par être convaincue qu’on aime son image, pas son « vrai ».
C'est une idée rassurante de se dire "Ils n'ont pas vu que j'étais ému", " j'ai réussi à faire croire que je m'en fous", " Là, j'avais le total look du mec qui assure". Mais c'est une idée fausse. Selon les linguistes, plus de 70 % de nos paroles ne sont pas saisies par notre interlocuteur. Et inversement, un nombre énorme d'informations passent dans le non-langage.
Qu'est-ce qui est impudique ?
Quand le livre de Nadine Trintignant a paru, ce livre sur sa fille, la phrase qu'on entendait partout était "Quelle impudeur !". Ha bon ? De quoi ? De parler de sa douleur ? De son amour ? Et quand bien même ! Quelle importance ? L'important, c'est ce qu'elle dit, le bien que ça lui fait à elle, à ceux qui ont vécu un truc similaire. Qu'elle ait été ou non impudique semble si dérisoire !Elle a bien fait de sauter cet obstacle, elle était au delà de ça et, elle le dit, ça l'a sauvée de la folie.
Alors parler de soi, impudique ? oui, mais on en dit "bien d'l'autre" comme disent les mâmiches lorraines.
Alors, oui, je sais bien que je laisse passer des choses en « aveugle » lorsque j’écris. Je ne maîtrise pas et ne le désire d'ailleurs pas. Oui, peut se faire une idée de moi, vite et bien, pour peu qu’on en ait envie. Mais pas plus qu'en tchatchant cinq minutes avec ma petite personne sur le parking d' Auchan...
C’est le jeu. Je montre, on regarde… Avec bienveillance ou voyeurisme, avec bonhomie ou mauvais esprit... Tant pis. C’est une impudeur qui ne me gêne pas, celle de l’écriture de soi. Comme d’autres. Et l'exercice s'avère intéressant pour moi, tenir ce blog m'a beaucoup apporté (je vous en parlerai plus tard, parce que je vais l'arrêter, passer à autre chose),beaucoup appris, m'a donné plein de plaisir(s). C'est plus fructeux pour moi qu'un journal intime où on n'a pas de distance parce qu'on peut lâcher tout et n'importe quoi. Ca peut vite tourner à la ratiocination...( enfin, je parle pour moi, hein !)
Pourtant, je me suis rendu compte depuis longtemps que j’avais, comme tout le monde, mes pudeurs.
Assez étranges, même à mes yeux.
Je suis, par exemple incapable de parler des chansons qui me touchent vraiment. Vous savez, la fameuse « play list ». Peux pas. Ca, c’est trop. Une chanson, une qui me rend heureuse, modifie mon humeur, me fait pleurer,c' est totalement primitif, intime, animal. Et la bête en moi est moyennement d’accord pour en causer. C’est comme ça.
Et d’autres domaines, tout aussi incongrus pour toi, mon petit lecteur chéri qui me pense extra (vertie).
Exemple, encore ? C'est assez difficile pour moi de dire aux gens que j’aime que je les aime. Pfff, je rame à chaque fois... C'est un tour de force, un vrai challenge. Alors faudra peut être vous contenter d'une ou deux petites fois, mes chéris… Ou savoir lire ailleurs que dans les mots...

PS : à propos de chanson, j'en suis pas fière, mais en ce moment, dans ma tête, c'est Rika Zaraï, "Kazatchok" : "c'est l'hiveeeeer qui frrrrappe à nautreu porteu, mes amis, ce soir oublions-leeeee"... Ho ! Ta gueule Rika, t'as pas honte ????

mercredi, décembre 06, 2006

Au temps pour moi...


La vie est maniaco-dépressive, je vous le dis... Loi de Murphy et compagnie, aujourd'hui, journée absolument pourrie...
Tellement nulle que c'en est drôle ! Mais très très très très intellectuelle... Ai pensé tout le temps (enfin, plusieurs fois...)

mardi, décembre 05, 2006

Every day is good...



Toujours épatant de constater à quel point les vrais bonheurs sont totalement éloignés de toute idée intellectuelle. Comme ils sont uniquement « sensuels »…
C’est ma pensée du jour. Profonde, hein ?
Mais c’est vrai.
Aujourd’hui, rien que des jolis moments tout bêtes, tout dans les sens… Dans tous les sens.

La vue, mon ordi allumé, une amie en Afrique qui me parle de piments, des enfants aveugles qu’elle accompagne. Je vois son sourire…
Le toucher. Cet après-midi, dans une école maternelle, un tout petit. Il ne m’a jamais rencontrée. Il se réveille de sa sieste, les petits cheveux comme des plumes d’oiseau, tout mélangés sur sa tête. La marque de l’oreiller sur sa joue, le doudou tout pourri sous le bras. Je le croise. Il me tend les bras, avec une confiance incroyable. Me fait un câlin, tendre, doux, son petit radiateur personnel contre moi. Puis il rejoint sa classe, sans un regard. Il est chez lui, il est bien.
La vue. La maîtresse qui rit encore, après tant d’années, de leurs mots. Je pense à mes enfants et me dit qu’ils sont entre de bonnes mains.
La vue, encore. Un garçon qui fout le bordel. Sa prof de français, une personne rare, qui donne sans compter, qui parle des enfants comme de vraies raisons, qui doute, qui monte en colère et qui fond d’affection. Elle lui a donné un travail à faire, c’est un petit con. Miracle. Pas par hasard. C’est son énergie de femme aimante qui a payé. Le gamin travaille, écrit, cherche, vient me faire lire. « Vas-y, tape-le, c’est super ». Un gosse fier de lui.
Le goût. Perdu !!! Mangé à la cantine. Croque-monsieur. Mais la dame me connaît. Elle ne dit rien et me tend une assiette avec un croque- monsieur sans viande. Elle l’a fait rien que pour moi. Bon, un peu aussi pour les Musulmans, mais elle a eu cette attention. Chouette, non ?
L’ouïe. Rhalala, j’ai acheté le DVD live de Patrice. Pfuiii ! Les musiciens sont des géants ! Il est là, tout maig’, tout petit (je sais, je me suis blottie dans ses bras, hahahaha !), puissant comme personne, avec une énergie de fou, sa musique que j’adore et qui parle à une personne sans ses peaux d’oignon.
La vue encore, encore, encore. Un ami. Un vieil ami. Qui va bien et le dit simplement. Je vois ses mots sur MSN et ça me porte. Il déconne. Moi aussi. C’est doux.
Le toucher. Toucher au loin. Ma sœur, qui ne lit jamais mon blog, Ourdia, qui le lit rarement (à quoi bon, elles savent tout !). Juste des beaux mots, sous mes yeux : « On se voit quand ? Tu viens ? ». C’est ça qu’elles aiment, c’est ça que j’aime. Juste les voir pour de bon.
L’odorat. Ma cheminée qui ne sent rien. Le sapin et mes enfants. Qui sentent. Fort et bon.
Quelle belle journée… Putain, quelle belle journée. Les paroles, sans prétention de Patrice : « Every day is good ‘cause I’m alive ».
Goût ? raclette avec mes petits et mon mec !
Ouah !!!!! Quelle belle journée !
Bon, maintenant, si je commence à réfléchir, c'est vrai que c'est tout de suite moins bien....Les gosses, c'est fatigant, la raclette c'est lourd,les jours continuent à raccourcir, sans parler du reste du monde...
Ps : et à l'instant, je jure que c'est vrai, une amie qui a eu des gros problèmes de santé qui écrit qu'elle va bien.

dimanche, décembre 03, 2006

Des nouvelles

La petite Astrid-Mira, une des nombreux enfants qui risquent une expulsion, et sa mère ne sont pas tirées d'affaire....
Voici un copier-coller de marie-Aude Murail, qui se bat pour elles et les autres...

-----Message d'origine-----
De : Marie-Aude Murail [mailto:mamurail@wanadoo.fr]
Envoyé : dimanche 3 décembre 2006 13:20
À : Marie-Florence EHRET
Objet : juste pour information



On m'a demandé à plusieurs reprises, ces derniers temps, des nouvelles de la petite Astrid-Mira et de sa maman pour lesquelles vous avez été nombreux à vous mobiliser, notamment en envoyant un livre dédicacé à la fillette. Voici donc ce que je peux vous dire aujourd'hui, dimanche.



Angèle Omba-Mpendé, la maman d'Astrid-Mira, est convoquée au commissariat ce mardi 5 décembre à 9h30 pour "affaire vous concernant". Il s'agirait d'une lettre anonyme de dénonciation ( de quoi ? Les bruits courent : tantôt c'est pour dire qu'elle feint d'être malade, tantôt pour prétendre que son mari est vivant), mais nous redoutons le piège, d'autant que le brigadier Pauliat nous persécute depuis plusieurs semaines pour localiser Astrid (il s'est assuré de ce qu'elle était bien scolarisée à l'école Guillaume Apollinaire) et trouver l'adresse précise d'Angèle. Si elle ne va pas au commissariat, elle risque de se faire arrêter à son domicile au petit matin, avec sa fille. Rien de tout ce que nous avons pu faire aux côtés d'Angèle n'a eu d'effet heureux. La circulaire Sarkozy, alors qu'Angèle répondait aux critères édictés, nous a rejetés. Le recours hiérarchique : pas de réponse. Le recours gracieux : pas de réponse. Les lettres au préfet, à M. Coppé : pas de réponse. Le tribunal administratif : l'affaire n'a toujours pas pu être plaidée au fond (pour les problèmes de santé d'Angèle nécessitant d'être soignée en France). Nous avons été encouragés par Maître Klarsfeld, soutenus par un sénateur PS, un député UMP, le responsable de la sécurité à Orléans, la femme du maire d'Orléans, soutenus aussi par 5000 signataires sur Internet, 2000 pétitions dans Orléans, 120 écrivains ayant envoyé un livre dédicacé à Astrid-Mira, relayés par un site Internet tenu par Thierry Lenain, par des articles dans la presse régionale et nationale, y compris l'édito de ELLE, des passages télé et radio. Et tout ça pour être en butte aux manoeuvres salissantes du brigadier Pauliat.

Nous n'avons pas encore pris de décision sur ce qu'il convient de faire mardi. Je vois l'avocate lundi matin, le comité se réunit lundi soir avec une personne de la CIMADE.

Nous ne savons pas où nous allons. Mais sûrement pas au Congo de M. Kabila fils où les femmes sont violées, les petites filles laissées sans instruction, les enfants accusés d'être sorciers. Et où la maison d'Angèle est actuellement occupée par un militaire...

Notre pays n'a-t-il pas les moyens de laisser en paix une femme et sa petite fille, de NOUS laisser en paix, nous, citoyens français, surveillés, harcelés, menacés ("vous savez les risques que vous prenez ?" a dit le brigadier Pauliat à l'association qui héberge Angèle) et pour finir, dupés par nos responsables politiques qui nous ont fait des promesses, nous ont poussé à réunir des kilos de documents, à monter des dossiers (je dois en être à une dizaine) et qui n'hésitent plus maintenant à prétexter n'importe quoi (le lien "fort" de la petite Astrid avec le Congo parce que son père, suspecté de complicité dans l'assassinat de Kabila père, est porté disparu et non pas déclaré mort)pour nous claquer la porte au nez ?



Il ne nous reste que l'obstination. La mauvaise foi en face est totale.



Marie-Aude Murail

Jéhovah et moi...


Je sors de chez moi à pied et croise les deux zaut’ foldingues de témouines de Jéhovah qui sonnent chez mon voisin. Hahaha, me félicite-je dans mon for intérieur, je leur ai échappé… Pensée solidaire envers mon pauvre Sergio, puis à nouveau pensée consolante : à cette heure-ci, il bosse, elles vont se casser le nez, les frappadingues…
Oui, je sais, je ne suis pas très charitable avec ces deux arrangées mais que voulez-vous, les témoins de Jéhovah, je peux pas… Ce discours hyper formaté, ce côté réponse à tout appris par cœur, cette paranoïa érigée en règle de vie, cet emprisonnement des enfants… Quand j’avais un cabinet en libéral, à un moment, toutes les semaines, je retrouvais leur infâme brochure, bien planquée sous mes beaux « Marie-Claire » et mes « Enfants magazine ». Furieuse, que j’étais. De quel droit se servaient-ils de moi pour faire leur propagande ? Et surtout, je ne voyais pas qui, parmi mes patients pouvait faire ça.
Ce côté systématique. Toutes les semaines, hop, revue pourrie, aux illustrations étonnamment proches des affiches de l’URSS dans les années 70, ce truc simpliste, avec les gentils d’un côté et les méchants de l’autre… faire miroiter l'Apocalypse pour mieux posséder...
Je n’ai jamais trouvé qui c’était…
Enfin, je marche d’un bon pas, histoire de ne pas me faire rattraper et là, paf, un monsieur en panne, en train de pousser tout seul sa voiture.
J’ai pas pu m’en empêcher.
L'heure de la vengeance avait sonné... Elles m'avaient longuement fait chier la dernière fois que j'avais eu la légèreté de leur ouvrir. En deux coups de cuillère à pot ( de chambre), elles m'avaient démontré que j'étais un suppositoire de Satan ( vous avez noté le champ lexical ? Trop fort, hein, Laurent Ruquier ? !).
Oui, mesdames, je suis une vilaine. Une méchante infidèle. Le sida, c’est à cause que je ne prie pas assez. Le cancer c’est parce que j’ai dit « merde, pute con" , la guerre, c’est parce que je ne me suis pas flagellée…
J’ai pas pu me retenir. Avec une perversité que je revendique, je suis allée voir les allumées et leur ai demandé si elles avaient deux secondes pour quelqu’un en perdition.
Oui. Elles avaient. Aider leur prochain, ça, c’est une mission pour SUPER-TEMOIN ! !
Deux minutes plus tard, je poussais (mollement) la voiture du monsieur, aidée avec une énergie toute religieuse par les folles en grosses chaussettes.
Je sais que c’était des chaussettes et pas des collants parce qu’elles étaient très penchées en avant et que ça soulevait leur jupe en molleton. Je peux vous dire qu’elles n’étaient pas épilées et qu’elles avaient toutes les deux un embonpoint certain. J’en ai déduit que Jéhovah aimait les gros culs.