http://lecrivaillonnne.skyblog.com/ Lécrivaillonnne: octobre 2006

mardi, octobre 31, 2006

Affaire Grégory, suite ( et fin ?)

Ces derniers jours, j’étais partie en mini-vacances avec mon Yéti mais je me suis fait enregistrer les fameux téléfilms sur l’affaire Villemin.
Ces personnes, j’ai suivi leur histoire, leur parcours malgré moi. A cause de l’homonymie, de la proximité géographique, du fait que nous avons le même âge, que j’ai subi quelques petits désagréments…
Et puis, à cause de tous ces facteurs, la barrière naturelle que nous sommes capables d’établir entre nous et les faits divers a été abolie. Bien sûr, j’ai toujours rationalisé, intellectualisé. N’empêche, cette femme porte mon nom et il lui est arrivé ce que je considère, ainsi que 99% des mères, comme mon pire cauchemar. Et quoi qu’on désire, l’inconscient carbure et je crois avoir rêvé plus souvent qu’à mon tour de trucs affreux qui arrivent à des petits.
Alors, du coup, parfois, j’ai eu un peu de mal à tenir les émotions à distance. Quand j’ai eu mon premier fils, à la maternité, je me suis fait ma première montée de « Mother’s parano ». Mon Lulu avait quelques heures, je suis allée prendre une douche, au fond du couloir, et soudain, paf ! je me suis dit qu’on pouvait me prendre mon bébé. Le truc totalement incontrôlable. Une partie rigole (« Ben voyons ! Y’a un malade qui a décidé d’assassiner TOUS les enfants des filles qui s’appellent CV ! Ouiiiiii.. C’est celààààà…. ») et l’autre dit : « Cours, idiote, on sait jamais ! Si ton bébé meurt parce que tu ne voulais pas avoir l’air folle, t’as vraiment l’air con ! ». Je me souviens, histoire de ne pas virer barjote, m’ être forcée à marcher lentement pour rejoindre ma chambre,. Où m’attendait une sage-femme qui s’est dépêchée de me traiter d’irresponsable de laisser ainsi un nourrisson sans surveillance.
Ensuite, j’ai eu peur. Longtemps. Une peur impossible à calmer. Car figurez-vous, quand on s’appelle Christine Villemin, on ne peut pas dire que se retrouver orpheline de son enfant ( vous avez vu, il n’y a pas de mot !), ça ne peut pas arriver. Toujours à faire attention à ne pas scotcher mon petit…. Il y a une histoire pour enfants que je trouve géniale. Elle s’appelle « Vrrrrr ». C’est une espèce de ressort qui relie la mère à l’enfant . Quand l’enfant stresse, vrrrrr, il appuie sur le truc et sa mère se recolle. Jusqu’au jour où c’est la maman qui appuie.

Alors, revoir cette histoire, cette horreur en marche, ça réactive vraiment ma sympathie, mon empathie (mon « identification ?), pour toutes les victimes.
Quand j’ai parlé avec Laurence Lacour, je lui ai transmis un message pour Christine Villemin. Un message très sincère. Avec Laurence Lacour, nous avons été d’emblée proches. Parce qu’elle a morflé énormément, elle avoue que ce drame a marqué la fin de se vie de journaliste, qu’elle a eu besoin de plus de vérité ensuite. Moi, de voir cette si belle personne, je n’étais pas dans la politesse ou l’anecdotique, j’étais aussi dans la sincérité. Un petit mot de moi, Christine à Christine.
J’espère qu’elle a transmis ce message. En fait, je suis sûre que oui.

Joyeux Halloween !


Les morts, ça pollue !
L'embaumement d'un corps s'effectue avec des produits hautement toxiques, cancérogènes (enfin, pour le mort, c'est pas trop grave) qui finissent par s'infiltrer dans les nappes phréatiques..
Les cercueils sont recouverts de solvants, de vernis pas terribles non plus pour notre petite santé.
Et puis, les morts des fois, avant d'être morts, ils étaient malades. Et qui c'est qui récupère tous les médicaments dans l'eau du robinet et dans ses petites salades du jardin ? Hein ? ben oui, nous, les pas morts !

Quant à la crémation, n'y voyez pas l'universelle panacé-é-ée : elle dégage une quantité de CO2 et de solvants sus-cités impressionnante.
Alors ?
Alors, en attendant de trouver une recette anti-mort, une chercheuse suédoise a trouvé LA solution : il suffit de congeler le corps pendant une dizaine de jours puis de le plonger dans l'azote liquide. Il reste alors un tout petit tas de cendres parfaitement propres, inodores et totalement saines. Ca coûte cher pour l'instant parce que le litre d'azote liquide est à peu près au même prix que le Beluga mais ça s'avèrera rentable à moyen terme.
Quand je vous disais que la mort, c'était pas trop bon pour la santé...


A lire, ça

lundi, octobre 30, 2006

Mon dernier ti papoute


Balayette à l’école des princesses par Christine Naumann-Villemin et Dorothée Jost

Balayette est une petite sorcière qui ne se sent pas à sa place parmi les siens : elle se trompe dans ses formules, ne maîtrise pas bien les techniques de vol sur balai et n’excelle pas non plus dans l’art des potions magiques… En fait, une seule chose occupe ses pensées : elle rêve de devenir une princesse.

A partir de 3 ans

mardi, octobre 24, 2006

Je vous ai compris !


Certains élèves s’emmerdent en cours.
Mais alors, un emmerdement incommensurable. Qui remonte à loin. Qui dure. Qui s’entretient.
Un emmerdement que j’ai parfois du mal à comprendre. Car le problème des profs, c’est que ce sont en général d’anciens bons élèves
La semaine dernière, on emmène des 4è voir une expo sur les origines de la vie. Non, je ne suis pas plus langue de pute que ça (même si c’est quand même rigolo), mais moi, franchement, ce qui est arrivé, je le voyais gros comme le derrière d’une femme pré-ménopausée.
Parce que les trois loulous dont je vais vous causer, je peux lire leur proche avenir dans les crachats zidanesques qu’ils offrent avec une générosité jamais prise en défaut aux trottoirs.
On croise un panneau ? Ils s’y suspendent puis, dans un élégant mouvement de balancier, ils tentent de l’arracher de l’asphalte en se criant au passage des encouragements fraternels (« Z-y vas, enculééééééé…. »)
Une affiche ? C’est une occasion formidable de s’essayer au croquis que je nommerais « grosse quéquette en érection mais toutefois rigolote car pas vraiment réaliste ». A mon époque, on faisait les moustaches d’Hitler, mais là, honnêtement, ils n’en n’ont jamais entendu parler vu que ce monsieur n’est pas très célèbre ( il n’est jamais passé à la Star ac’)…
Une déjection canine ? Ce petit coin de nature est l’occasion rêvée de s’essayer au tir, voire au parachutage de copain…
Comme c’est la semaine de la science, un jeune étudiant nous propose une expo sur le début de la vie, le Big bazar et tout ça… Il y a même une représentation à l’échelle de notre système solaire.
Bon.
Les trois loulous font le bordel. Comme d’hab.
Je me les chope dans un coin et j’y vais de mon discours de prof :
- M’enfin ! Ca ne vous intéresse pas ? C’est passionnant ! Le temps que vous passez à vous faire chier, vous pourriez le passer à apprendre !
L’un d’entre eux me regarde, avec ses grands yeux bien cachés derrière ses boutons :
- Madame, on comprend RIEN !
- Mais écoutez déjà ! Evidemment que vous ne comprenez pas ! On dirait des pois sauteurs sous acide !
- Mais même si on écoute, on comprend rien !
Je rentre chez moi dégoûtée de la vie, prête à me suicider aux laxatifs.
Je sais. Non, je ne me renie pas. Je suis effectivement la première à dire que c’est bien normal qu’ils tapent le souk. Que c’est même la seule façon honorable de se libérer de l’idée récurrente qu’on est un naze. Que ceux qui ne font pas ça se jugent avec une sévérité bien plus violente que toutes les punitions qu’ils se sont tapées…
Mais quand même …
Et puis vendredi, je vais à une formation sur un nouveau logiciel.
J’écoute. Je note. Je comprends. Je note. Heu, je note, je compr… regarde ce qu’a écrit ma voisine, je lève la tête, je note un truc sans piger, je m’essuie le front, je note pas.
Bref au bout d’une demi-heure, je commence à décrocher. Comme toujours avec ce genre de produit, on t’explique qu’il est vachement mieux que celui que t’avais avant. Ca m’étonne même qu’il ne monte pas les blancs en neige ou qu’il ne sorte pas le chien. Mais la contrepartie, c’est que si tu n’es pas docteur en informatique, tu ferais mieux de mettre tes ordis dans un body bag parce que tu ne t’en serviras plus jamais
« N’oubliez pas de partager le client avant de l’exécuter » nous explique le monsieur.
Aussitôt, je visualise un décor de coupe-gorge, style Dickens, des pirates, un client en haut de forme avec une montre-gousset et un lorgnon qui entre. Schlac ! Les malfrats se jettent sur lui et le dépècent avec leur crochet. Puis le plus gros, celui qui a le plus l’air idiot dit « Heu, patron, il faut l’exécuter mainn’nant ». « Bougre de crétin, quand on est complètement amputé de la tête comme il l’est, on peut tout aussi bien considérer qu’il est canné… »
Allons, allons, reprends-toi, Kiki. Concentre-toi. Tu peux y arriver…
- Et n’oubliez pas d’installer le client sur le serveur... Ha, voilà, maintenant des trucs entre garçons…
A ma droite, ma voisine répéte frénétiquement « M’en fous, mon mari est informaticien ». A ma gauche, mon autre voisine fanfaronne : « Ho, ben moi j’accouche dans trois mois, d’ici là, il y aura une nouvelle version… ».
Et soudain, sans aucun signe avant-coureur, j’ai été prise d’une envie irrépressible de dire une connerie. Ou d’en faire. Je sais pas, lancer des boulettes, faire un calembour pourri, chatouiller mon collègue, une histoire de Toto, le chewing-gum dans la poche de Tarzan, ta mère en string devant le Prisu… Le sentiment de perdre mon temps, associé à l’idée que j’étais vraiment une quiche en informatique a fait monter en moi une pulsion clownesque, une agitation histrionne, un élan burlesque d’une violence inouïe... J’ai bien failli succomber. Me lever en hurlant : « J’en ai une bien bonne… C’est un jour, un Belge qui… »
NON !
Non ! Sors de ce corps, Louis de Funès !
Je suis une bonne élève. Je m’emmerde MAIS je ne fous pas le bordel. Alors, comme j’avais des invités le lendemain, j’ai fait ma liste de courses…

ill : collection personnelle de maâme kiki. En regardant bien, vous observerez la proximité de "On a un BDCI8C.exe" et de "Blinis/sauces", belle comme la rencontre fortuite, sur une table d'opération d'une machine à coudre et d'un parapluie.

vendredi, octobre 20, 2006

Promotion 1924


J’ai reçu un coup de fil, alors que je faisais une sieste d’élan (la sieste d’élan, en gros, c’est dormir par avance parce que je sais que je ne dormirai pas après. C’est un truc que j’adore, surtout quand la bonne surprise c’est que finalement, je dors après).
Une dame me déclare, avec un enthousiasme aussi crédible que mon élection à Miss tee-shirt mouillé et avec une intensité sonore frôlant le décollage d’un 747 :
- Chère madame N, La société Cscjdituebrtfbvu ( toujours incompréhensible, le nom) a le plaisir de vous annoncer que votre nom a été tiré au sort. Vous et votre époux êtes les heureux gagnants d’un magnifique cadeau blablabla… Vous êtes bien retraitée, madame N ?
- Pas du tout.
- Au revoir, clac. ( plus sympa du tout, la madame).

Là, je reste dubitative (j’adore ce mot, dans ma tête, il s’écrit toujours de façon plus… sensuelle) : mais comment donc notre nom se retrouve-t'il sur les fichiers des retraités ? Pourquoi sommes nous stabylobossés comme étant des personnes âgées ? Qui a enquêté ?

Aussitôt, avec l’esprit taquin qui ne me lâche pas (sauf quand je pense à la journée qui m’attend lundi.), j’imagine des espions, devant chez moi, dans une camionnette aux vitres opaques. Comme dans James Bombe. Avec des sales gueules et des ricanements méchants....
Ou plutôt, non, je vois des ptits gars qui vivent dans les plinthes. Tout pt’tits et très poilus (je sais pas pourquoi), avec des vieux téléphones noirs qui mettent deux plombes à composer le numéro et qui cavalent d’une pièce à l’autre. Ils essaient de voir des trucs en sautant très haut mais en fait, ils sont vraiment trop petits. Alors, ils sont essoufflés et de mauvais poil. Ils ont hâte de se débarrasser de leur mission pourrie intitulée " Opération prostate en sucette".
Ils n’osent dire qu'ils ne voient rien à cause de leur petitesse parce que sinon, ils seraient mutés et ils devraient aller planquer chez Sarkozy. Ils recueillent donc des infos au petit bonheur la chance :
- La dame fait pipi environ 458 fois par jour. (indice n°1 : hypersensibilité de la vessie = vieillerie).
- La madame a toute une collection de pyjamas en pilou, de jogging très laids mais en polaire de lama du Groenland et de vestes en poils de sherpa de l’Himalaya. Elle attend avec impatience le départ de son époux (pétanque ? crapette ? Thé dansant ?) pour pousser le chauffage thermostat 12 (avec rôtisserie tournante) et se glisser sous sa couette pour laper une infusion furieusement revigorante tilleul-camomille (indice n°2 : frilosité excessive- hypothyroïdie = mémérisation intense ?).
- Ils sont abonnés à Télérama. Ils ont un abonnement à l’opéra. Ils écoutent France Inter et même, des fois, France culture. Ils regardent tout le temps des films en noir et blanc, tchèques et sans sous-titres puisque muets. Le monsieur les regarde plusieurs fois (indice n° 3 :perte de la mémoire immédiate ?) et la dame ne cesse de demander ce qui s’est passé parce qu’elle était aux toilettes..
- Ils achètent des couches-culottes grande contenance. Depuis 15 ans. (indice n° 4 : incontinence ? ).
- Ils ne savent même pas c’est qui qui c’est qu’a gagné la Star Ac. Ils vont en vacances dans le Lot, en camping mais dans un bungalow car il y a des bons lits (indice n° 5 : dorsalgie chronique ?). La dame ne sait pas bien danser YMCA et La danse des canards, quant à la Macarena, elle n’essaie même pas (indice n° 6 : problèmes d’articulations ? ). Le monsieur écoute régulièrement et très fort du Franck Zappa, signe incontestable d’Alzheimer galopant.

CONCLUSION : Ce sont donc des vieux…

Vous pouvez y aller les gars ! Ils sont mûrs ! On peut leur refourguer un monte- escalier, une convention obsèques, un matelas « Elle sans Lui » un cale- tête en pépins de pruneaux lyophilisés, des chaussons avec visionnage de Derrick intégré ou un fixe bas à varices…

jeudi, octobre 19, 2006

La bonne excuse...


Peux pas écrire,
je REFLECHIS ! (ceci est un lien, allez voir ! )Comme ça, vous m'aiderez quand je sèche, dit-elle, intéressée...

dimanche, octobre 15, 2006

Docteure Kiki, experte auprès des tris postaux, spécialiste de la tortilla de patata et de la psychothérapie des Sauvages vous cause


Je lis un article sur cette histoire d'infanticide,
Ce qui m'interpelle, c'est le fait que les gens pensent que c'est impossible.
Impossible que le mari n'ait rien vu.
Pourtant, c'est un truc que tous les profs ont pu expérimenter : quand il y a un déni de grossesse; elle ne se voit pas ! On (les profs) connaît ça : la jeune qui disparaît un beau matin. On apprend que c'est pour accoucher. Personne n'a rien vu, rien remarqué. Pas de prise de poids, pas de symptômes... Les psys disent même que dans les grossesses niées, on ne sent pas le bébé bouger, comme si celui-ci sentait qu'il n'était pas le bienvenu et qu'il était plus prudent de se faire discret. Par contre, dès que la grossesse est dite, découverte, reconnue par la femme, celle-ci commence à grossir.
Dans mon entourage, récemment, une femme de 42 ans s'est aperçue au bout de 6 mois qu'ellle était enceinte ! Elle avait eu précédemment trois enfants, elle était donc au fait des signes de grossesse ! Mais c'était inconcevable (ou, au contraire, son désir d'enfant était là, bien fort...).
Cette femme, celle du fait divers, affirme qu'il s'agit de ça, d'un déni et pas d'une dissimulation. Ca se tient, je trouve...
Le pauvre mari, on le prend pour un menteur ou un niais, mais c'est un truc assez classique. Même la prise de poids est différente dans les grossesses cachées : le ventre ne grossit pas plus que ça, les kilos, quand il y en a, sont répartis sur les hanches, l'estomac.. C'est assez simple de se cacher et ce n'est pas rare du tout.
De même que les infanticides ! Il y en aurait au moins une centaine par an, enfin, de bébés qu'on retrouve, les autres...
Les femmes qui tuent leurs bébés ont ceci en commun qu'elles ont peu d'amour pour elles-mêmes. De véritable narcissisme, j'entends. Elles peuvent être égocentriques, paranos, rigides à l'excès ( d'ailleurs, tout le monde parle de cette femme comme d'une parfaite mère, femme d'intérieur, peut-être est-elle tellement rigide qu'elle ne se laisse jamais aller, d'où ce côté "nickel"...).
Dans une grossesse "normale", la femme passe de " Je suis enceinte" à " J'attends un enfant". C'est l'idée de cet "autre" qui va permettre à la mère de prendre soin d'elle durant neuf mois, puis de prendre soin de "LUI".

Les mères infanticides tuent leurs bébés facilement parce qu'elles n'accèdent pas à ce stade, parce que, dans leur tête, ce bébé n'est rien d'autre qu'une partie d'elles-mêmes et qu'elles ne s'aiment pas assez pour laisser cette partie vivre. Comme elles ne se respectent pas, elles ne respectent pas ce qui sort d'elle.
En même temps, elles se sentent toutes puissantes, légitimes dans leur décision : c'est à elles, elles en font ce qu'elles veulent. Les parents maltraitants ont cet argument : " Hé ! c'est MES gosses, je suis chez moi, je fais ce que je veux, ça ne vous regarde pas !". (En tout cas, les pauvres petits gars survivants, leurs deux enfants, ça ne va pas être de la tarte de dépasser ça...)
Alors, elles ne prennent pas toujours la peine de dissimuler les corps, elles ne font pas gaffe, c'est pas grave... Elles finissent par oublier pour de vrai... Des coquilles vides ( vous avez vu le regard de cette femme ? Il n'y a rien dedans )
Et elles retombent enceintes, elles s'imposent ça, elles ont l'habitude de se malmener.
Allez, je fais ma psy à deux balles : on apprendrait que ses parents étaient des pervers psychorigides qui lui ont fait subir des trucs pas trop sympas que je ne serais pas trop surprise...

A lire, un article
un témoignage...
et puis aussi le génial roman de Nancy Houston : "L'empreinte de l'ange".

vendredi, octobre 13, 2006

où l'on voit que l'instinct de survie, c'est comme les Apéricubes


Le truc super avec les petits enfants, c’est qu’ils ne filtrent pas et ont un sens du raccourci épatant. Ainsi, ma Pépite a une façon bien à elle d’appeler nos invités : elle les nomme : « les Apéritifs ».
Le samedi, elle demande : « Y a des Apéritifs aujourd’hui ? », « A quelle heure ils arrivent, les Apéritifs ? », « Ah : ça sonne : voilà les Apéritifs ! ». Car, et elle a raison, le principal bénéfice pour elle est là : un invité = des chips, des Tucs, des olives fourrées, des monster munch, des fritelles, bref, suffisamment de calories pour gaver une équipe de sumos, assez de sel pour coller un infarctus à l’équivalent des deux Allemagne réunies et assez de gras pour rendre nos murs plus glissants qu’une piste de bobsleigh. Essayez de vous y adosser, zuippp ! Mes enfants, quand on reçoit ressemblent à trois hamsters géants, utilisant leurs masticateurs avec une efficacité qu’on aimerait leur voir en d’autres circonstances…
Je me suis demandé s’il m’arrivait d’en faire autant. De résumer les gens à un seul truc, ou que ce trait soit si fort qu’il prenne toute la place.
Evidemment, ça ne peut pas marcher avec les personnes qu’on connaît. Bien sûr, dès qu’on s’approche d’un peu près, les gens se complexifient et les nuances se créent. Heureusement, sinon, je serais peut-être bien une sérieuse killeuse. Comme dans les dessins animés, quand le loup affamé voit la poulette se transformer en poulet tournebroché, le sociopathe ne voit dans sa victime qu’une seule chose.
Bon, maintenant que j’ai dit que je n’étais pas une tueuse psychotique, j’en reviens à mon interrogation.
Et en fouillant bien, si.
J’en vois deux ou trois.
Il y a « la-dame-que-je-connais-pas-mais-qui-me-sourit-tous-les-matins-et-que-je-me-dis-que-c’est-beau-qu’elle-me-donne-ça-gratos.
Et puis, il y a le-gars-qui-m’empêche-de-respirer.
Celui-là, c’est ma phobie.
C’est mon droguiste. C’est le seul à ma connaissance qui vend ma lessive bio. Enfin, une lessive bio qui lave pour de vrai je veux dire.
C’est un monsieur très avenant, adorable, qui est passionné par son boulot. Donc bavard.
Et qui a une maladie respiratoire.
A chaque fois, il m’entreprend :
- Avec la « Laftousan- tuélpoiscaille », vous en mettez une mini-dosinette huuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuhhhh, et vous mettez à trente degrés huuuuuuuuuuhhhhhhhhh. Pas plus chaud huuuuuuuuuuhhhh. Essorage normrhaaaaaaaaaaaaaaaaaal, parce que les noix de lavage huuuuuuuuuuuuuuuuuhhhhhhh c’est bien mais ça décolore huuuuuuuuuuuhhhhhhhh…. Ses reprises de souffle deviennent de plus en plus saccadées, aussi rapides qu’inefficaces, mais le VRP du bidon ne s’en soucie pas. Malgré l’aspect de plus en plus violacé de son visage, il continue.
La première fois, je ne me suis pas méfiée. Erreur !
Par une espèce d’osmose animale, de réflexe pavlovien poli, d’empathie respiratoire, j’ai commencé à caler ma propre respiration sur la sienne. Au bout de quelques instants, de tout petits points blancs se sont mis à voleter autour de moi. Ensuite, les rayons se sont mis à accuser une gîte que même la météo marine de France inter elle a jamais vu. Je me suis cramponnée à un décapsuleur à énergie solairemais ça n’a pas suffit.
Sortir ! Il me fallait sortir ! Rejoindre le Monde des vivants, pollueurs ou pas… Mais il cause, il cause, plus vite que ne court le furet. Il reste affable, inconscient de provoquer chez moi une montée d’angoisse et une chute d’oxygénation de mon cerveau lequel profite de cette petite baisse de rendement pour m’envoyer un sympathique diaporama : hôpitaux, lits en ferraille, radios pulmonaires, morgues...
Alors, si vous me croisez, grand-rue, chargée comme un bourricot de 45 bidons de lessive bio, ne vous étonnez pas : je fais des réserves. Non pas que j’aie peur d’une pénurie de lessive, non, simplement, je fuis la Camarde…

mardi, octobre 10, 2006

La famille Ricoré


Après une nuit passée à ramener ma fille dans sa chambre (j'ai gagné la première partie, elle est revenue, je l'ai ramenée car elle m'avait décidément trop balafré le dos avec ses petits ongles de pieds, mais elle a remporté la belle haut la main, sur les coups de cinq heures du matin, je suis battue aux points...), je me suis réveillée aussi gracieuse qu'un pittbull constipé.
J'adore ma fille quand elle se pointe la nuit. Là, elle a décidé qu'il valait mieux me brosser dans le sens de mon mauvais poil : elle me couvre de baisers et me sussure : " Ha maman, t'es ma meilleure maman ! Oui, c'est toi ma maman préférée. Je vais te garder toujours comme maman, j'en changerai JAMAIS". Au cas où ses manoeuvres de chantage affectif ne seraient pas assez efficaces, elle en rajoute une couche : " J'ai rêvé que tu devenais une sorcière. C'est pas possible, hein, t'es trop gentille !!!"
Je me sens donc comme après un lendemain de 31 décembre sauf que j'ai même pas le bénéfice d'avoir fait la fête. Je tente de me réveiller en m'ébouillantant sous la douche quand un cri perçant transperce mon nuage de buée extérieur et intérieur :
- Mamaaaaaaan ! Au secours ! Viens vite !!!!!!!!!!!
C'est ma poulette qui hurle. C'est bel et bien un hurlement de terreur. Comme toute mère qui se respecte, je sais quand c'est du flan et quand c'est sérieux. Là, c'est carrément onzeseptembresque. Hargh ! Le Rahan qui hiberne dans ma petite poitrine se dresse sur ses mollets hypertrophiés : y'a urgence ! Je saisis mon coutelas mental et m'éjecte du bac à douche à la vitesse d'une dadame du XVIè le jour des soldes chez Vuitton. Nue comme le jour où mon père Craô a coupé de ses dents le cordon ombilical qui me reliait à Lucy, ma môman, je dévale les escaliers :
- Quoi ????????
- Maman ! C'est Lucas ! C'est dangereux !
- Oui eh ben ?
- Il a mangé un "Petit Ecolier".
- Et ?
- Et ben, les petits écoliers, c'est RIEN QUE POUR LES ENFANTS !

samedi, octobre 07, 2006

pour vos petiots


Un livre que je lis à voix haute à mes 6è.
Je les cale dans les fauteuils, les copines serrées qui se tripotent les cheveux, les garçons qui se poussent et se pincent et je commence à lire.
Au début, devant l'aubaine (un cours où on ne fait rien d'autre qu'écouter une histoire !), ça s'agite, ça discute. Et puis l'émotion monte. A la fin, il y a des mouchages de nez et des essuyages de noeils.

Ca s'appelle : "L'enfant dans la ville. petite conférence sur la pauvreté". C'est effectivement une conférence donnée par Arlette Farge qui est une historienne et une passionnée. Elle raconte.
Son métier d'historienne, de chercheuse. Raconte qu'on connaît les grands évènements, la vie des Nobles, des nantis. Mais on ne sait pas grand chose de la vie quotidienne des petites gens. Et surtout des enfants. Au XVIè, XVIIè siècle, à quoi ils jouaient ? A quoi ils rêvaient ? Aimaient-ils leurs frères et soeurs ?
A. Farge fouille. dans les archives, les bibliothèques. Elle raconte son émotion quand elle retrouve un petit mot, accroché à la layette d'un tout petit abandonné devant une église : " il s'appelle Simon, il a trois mois, je ne peux pas le nourrir. Il aime qu'on lui caresse la joue après la tétée".
Elle parle du rôle joué par les enfants dans la cité. Un rôle primordial, oublié aujourd'hui sous nos lattitudes : c'est lui qui colporte les informations, c'est lui qui communique et fait communiquer.
Et elle s'insurge contre les idées toutes faites, celles qu'on retrouve encore maintenant adaptées aux pays du tiers-monde : les enfants mouraient tellement vite qu'on ne s'y attachait pas. Faux ! C'était un traumatisme terrible de perdre un petit, toujours. Pour les parents, pour les frères et soeurs. L'omniprésence de la mort ne banalisait pas la perte.
Il y avait des "coches d'eau". Des péniches avec des petits casiers, cinquante petits casiers. Les mères, qui ne pouvaient pas élever leurs petits car elles devaient travailler, déposaient leur nourrisson dans ce bateau, avec un seul homme pour tous les bébés. Il descendait le fleuve, glanant les bébés pour les amener à des nourrices à la campagne, moins chères. C'était une hécatombe, un drame.
Arlette farge raconte les jeux, les chansons, les farces, la joie...
A la fin de la lecture, des questions, plein.
Un bouquin vraiment magnifique, à lire à enroulés dans une couverture...

mercredi, octobre 04, 2006

le rap des blédounches

Un petit clip sympa, que même jean-Pierre pernaud i connaît pas.
kamini

mardi, octobre 03, 2006

Les REFUSES : le retour de la vengeance


Cher Théo,
Allore la tu vala faire met ta grande boita camember passe que sur secoue si, ses pour toua que je fé de la publissitait.
Les REFUSES, nouvel opus est SORTI (de la boite à came en vert de théo et d'autres allumés des mots, du franc sait, des beaus desseins).
Tous ces genla on et crient GRATOUILLITEMENT dans la revut et on pas tété sang suret.
Hash thé là !
J'en deale un peu chez moi pour ceux qui ont honte d'entrer dans une librairie.

Alors, Théo, tu fais moins la ma ligne !
cristine