http://lecrivaillonnne.skyblog.com/ Lécrivaillonnne: On ne dit pas : "La bonne paëlla", on dit : "La femme de ménage est sortie"

lundi, décembre 18, 2006

On ne dit pas : "La bonne paëlla", on dit : "La femme de ménage est sortie"



Eh oui, mes amis, c'est bien difficile de nos jours de tenir son personnel de maison !
Depuis des années, on me demande pourquoi je ne vire pas nos nounous successives, qui s'avèrent toutes plus azimutées les unes que les autres...
C'est comme ça, il y a les winners, ceux qui ont des femmes de ménage qui font du ménage, et il y a nous.

Nous, on a eu plein de filles sympathiques, bavardes, grosses fumeuses et bonnes buveuses... Elles avaient toutes un point commun : aucune n'avait fait l'école ménagère...
On a eu aussi une suicidaire. Elle se pointait le matin, blanche et défaite et elle me glissait, juste avant de tomber raide par terre les bras en croix : " Haaa, Christine, je crois que j'ai fait une connerie".
Une autre nettoyait tout au PQ. On a longtemps pensé qu'elle avait de gros problèmes de colon, mais non, c'était pour ne pas user des chiffons.
Une autre avait des TOCS. Quatre heures pour nettoyer un pied de table. Je la retrouvais, sanglotante et tremblante dans un coin du salon : " J'ai pas fini, j'ai pas fini, le bord inférieur gauche est encore sale...."
Une autre avait 10 enfants. Qu'elle emmenait à tour de rôle pour qu'ils jouent avec les jouets de mes enfants. quand elle partait, la maison était dans un état atroce et mes gosses ont frôlé la psychothérapie pour "sentiment d'usurpation et de spoliation".
Une qui avait tout le temps mal quelque part. Enfin, je devrais écrire QUEQUES PARTS parce qu'elle était multi-patraque. " Ha , Madame aujourd'hui, je passerai pas l'aspirateur, j'ai mal au dos. Et puis je ferai pas la poussière, ma tendinite. Vous m'esssecuserez, les produits là, ça me fait tousser... Aïe, keske j'ai mal au bide, j''ai mes ragnagnas... Vous voulez pas me ramener, parce que le bus, ça me fait mal à la tête ?..."
Une aussi qui ne venait pas. Le problème, c'est qu'elle était censée aller chercher les enfants à l'école. J'en étais réduite à téléphoner chez elle pour la réveiller, sur les coups de 11h25..." Ha ouiiii, je me souviens maintenant, ouah, j'ai la tête dans le cul, moi... Hein ? oui, j'y vais, m'dame, c'est quoi d'jà votre adresse ?".
Une est partie avec un gourou d'une secte, non sans me donner des conseils d'hygiène de vie : " Quand vous vous lavez, évitez le savon, Jésus il aime pas, et puis faut vous sécher le corps au sèche-cheveux et vous frotter avec du jus d'ail, ça fait partir les lucioles maléfiques"..
Oui, on a tout eu.
Mais quand on a la scoumoune à ce point, c'est qu'on y est pour quelque chose...
La vérité, c'est que je sais bien que c'est moi qui induis tout ça.
Déjà, dans le casting.
J'ai le syndrôme de la "patronne coupable". Je crois que j'ai un peu honte d'avoir une femme de ménage. Alors je ne fais pas la fine gueule. En fait, il est même possible que je choisisse celle qui a l'air le plus misérable, le plus paumé, pour me persuader que je contrebalance ma fainéantise par une bonne action.
Et puis après, je suis du genre à dire " Et pis n'hésitez pas hein, faites-vous un café". Ce qui, en traduction simultanée de femme de ménage donne : " Cooool ! Allez, un petit whisky, un pétard, une petite sieste, un coup de fil à mon mec à Sidney et je m'y mets".
Et aussi à dire " Bah, vous vous organisez comme vous le voulez". Interprétation : : " J'arrive une demi-heure en retard rin-na-foute ils sont pas là, je repars en avance, m'en tape, ya personne, faut juste que j'aille chercher les gosses à l'école, ouais, juste les gosses et c'est marre".
Ensuite, elle ramasse mes chaussettes sales, elle a accès à une intimité incroyable. She's got THE POWER ! Alors, je crois que je vis sous la terreur de cette épée de Damoclès au-dessus de ma tête. Je me vois en train de déclarer, avec un air pincé : " Dites-donc, Mademoiselle, qu'est-ce que c'est que cette vilaine trace de doigts sur cette étagère ? Et elle de répondre " Ho hé, quand on a des slips vert pomme et des nuisettes marquées "I'm a sex bomb", on se la boucle !

En fait, mon seul vrai critère, c'est qu'elle soit gentille avec mes ti-papoutes.
Du coup, je n'en ai jamais viré qu'une seule : celle qui ne venait pas les chercher à l'école... Et encore, maintenant que j'y repense, je me demande si elle ne s'est pas virée toute seule...


L'affiche de "Les cadavres ne portent pas de costard" vous semble hors sujet ?
Que nenni ! Dans le film, le héros est affligé d'une étrange manie : il devient fou dès que quelqu'un prononce les mots suivants : "femme de MENAAAAGE" (hein, Ouou ??? remember, chiquija ?

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Mince alors, ells ont l'air encore plus atteintes que les SDF sur le site "Les enfants de Don quichotte"...

1:14 AM  

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