http://lecrivaillonnne.skyblog.com/ Lécrivaillonnne: janvier 2007

mercredi, janvier 31, 2007

Jeux coopératifs, comment faire équipe...


Le monde est violent, individualiste... C'est un fait ! Faut-il que les jeux reproduisent cette violence ? Et si les jeux proposaient autre chose que de dresser les joueurs les uns contre les autres en ne valorisant que le plus fort, le plus performant, le plus chanceux... Et si les jeux fondaient le plaisir de jouer sur la solidarité et l'entraide ? Oui, ce serait sûrement une bonne base pour fournir à nos enfant un monde moins violent. Les jeux coopératifs reposent tous sur ce principe d'entraide et de solidarité...
En voici une sélection...http://perso.orange.fr/jeux.de.traverse/jeux.htm

la vérité sort de la bouche des enfants (quand ils se brossent les dents)


Mon fils Louis est très concerné par l'écologie. Jusqu'ici, il se contentait de nous faire des exposés très argumentés sur les pets des vaches qui polluent plus que les avions... Mais maintenant, il est passé au plan B. A l'action.
Hier soir, il a mis la table. tout seul. Sans que j'aie dû avoir recours à mes arguments éducatifs habituels (librement inspirés de Françoise Dolto et de Aldo Fitler, à savoir : menaces d'amputation, bannissement dans la niche du chien, sacrifice de hamster...).
J'étais donc très fière de mon ptit gars. Mais un léger détail nous a rapidement interpellés : que faisait donc ce grand verre sur cette table, sachant que ledit verre est habituellement dédié à la dépose des brosses à dents ?
Pris d'un doute, mon aîné, qui s'avère être particulièrement "nareux" (patois lorrain, signifiant que c'est pas demain la veille qu'on le verra manger dans l'assiette de son voisin)pose la question, gracieusement, comme à son habitude :
- C'est quoi cette bouse sur la table ?
Louis, candide :
- J'ai récupéré l'eau quand je me suis brossé les dents.
Lucas, prêt à l'égorger :
- Tu veux dire que t'as mis ça là POUR QU'ON LA BOIVE ?????????
- Ben quoi, j'ai juste craché deux fois...

Et puis, il y a aussi les petites pancartes, un peu partout dans la maison : " ETEIGNEZ LA LUMIERE !"La télé faut éteindre AVEC le BOUTON, sinon, ça TUE LES OURS ".
Et puis, gros débat sur l'endroit des toilettes où apposer son affiche : sur la porte, on la voit quand on fait caca, mais sur les murs, les garçons la voient quand ils font pipi. Et comme il y a plus de garçons dans la maison...
Ha ! Il est bien, mon petit Nicolas Hulot à moi...
Sinon, n'oubliez pas : demain, extinction des feux pendant 5 mn... Ca va être fun. Louis nous a proposé d'acheter des lunettes à infra-rouges pour, je cite " ne pas avoir peur dans le noir"...

mardi, janvier 30, 2007

Dégâts collatéraux ou " A la recherche du boîtier perdu"



Un ami à moi, le docteur Biiiip m'a rapporté ces propos, tenus par une de ses patientes...
- Docteur, je suis très inquiète pour mon mari…
- Ha oui ?
- Oui. Tenez, par exemple, hier soir. Nous étions à table, je venais de réciter le benedicite et la gouvernante nous servait notre vichyssoise. Tout était calme, les enfants avaient bien les coudes en dehors de la table et mon époux et moi-même devisions tranquillement. Je me souviens lui avoir dit que j’avançais bien dans ma tapisserie au point de croix, celle qui représente Bernadette Soubirous apprenant à faire du vélo sans roulette…
- Mmmm, au fait, madame X, au fait…Vous savez bien que votre tendance aux digressions ralentit votre thérapie..
- Oui. Pardon Docteur. Alors, tout à coup, il a hurlé un blasphème atroce et s’est jeté sur le sol, armé du couteau à fromage et de sa fourchette. Là, il a commencé à déchiqueter la plinthe en criant qu’il allait retrouver Poitiers ! On aurait dit un possédé, docteur ! Puis, brusquement, il s’est mis à sangloter, en jurant comme un palefrenier. Je ne vous répète pas, mais ça parlait de péripatéticienne atteinte d’une gastroentérite carabinée…
- Mmmmm…
- Et puis, il y a ces lettres…
- Ha ?
- Il écrit à des sourciers pour leur demander s’ils peuvent détecter autre chose que de l’eau. Et aussi à des radiesthésistes. Ca m’inquiète, docteur, ça m’inquiète… Lui d’ordinaire si placide… Et puis, il y a cette femme à qui il téléphone… Irma… Je l’entends… Il lui demande si elle sent son gros boîtier. Qu’il a envie de sentir son haut débit au cours d’une connexion rapide… Elle lui répond qu’elle le voit dans ses boules. Ca me dégoûte cette concupiscence subite de la part d’un homme qui, le jour où je lui ai fait remarquer que nous n’avions pas eu de relations sexuelles au cours des douze dernières années m’a répondu qu’il faudrait les inviter pour nous faire pardonner... Mais c’est peut-être parce qu’il se drogue... Il évoque son envie de, je cite, docteur « D’une nouvelle ligne, plus pure, efficace et qui lui permettra de surfer jusqu’au bout de ses rêves ». J’ai peur, docteur…
- Bien, Madame X, on va s’arrêter là pour aujourd’hui. Au fait, je dois annuler le rendez-vous de vendredi, ma fille a une compétition de tricotin…

jeudi, janvier 25, 2007

sainte Conne- Nection, saison 1, épisode 2


Le feuilleton naumannien se poursuit, riche en rebondissements et en émotions.
Free-man est venu. Oui. Chez nous. Il nous a fait cet honneur.
C'est un gars qui a été entraîné dans les commandos, un ancien du GIGN et de la Légion. Il a été aide de camp du général Bigeard et a doublé Jean-Claude Vandamme dans " Fais pas chier papy Brossard avec ton cake à la noix". Les arts martiaux n'ont aucun secret pour lui. Il peut deviner vos intentions une milliseconde avant que vous n'agissiez grâce à la subtile dilatation de votre pupille gauche. Il résiste à toutes les pressions. On a assassiné son cochon d'inde sous ses yeux, il a même pas pleuré, rien. Il a eu des rapports bucco- génitaux avec Yvette Horner (pendant qu'elle jouait de son instrument, enfin de l'instrument de qui vous voulez)) tout en désamorçant une bombe à neutron dans une pouponnière. Croyez-le ou pas, son tee-shirt est resté sec.
Alors vous pensez bien qu'on ne l'a pas beaucoup impressionné.
Moi, j'étais comme le chihuahua de Paris Hilton : grande gueule, petit zizi. " Et comment que ça se fait qu'elle marche pas non plus chez notre voisin, votre free-box, hein, hein, hein ?"
Lui, flegmatique : " Parce que ça dépend de la même connection France-télécom, m'dame"
Moi : " Et pourquoi que la connection al'marchait trèèèèèèès bien avec note vieille fribokse et que comme par hasard, ça marche pu avec la nouvelle, hein, hein, hein ?"
Lui, cooooool, relax, décontracté, zen : " C'est un hasard, justement, m'dame". Moi, : " Je reveux ma vieille fri !"
Lui, une paupière se fermant à la vitesse d'une bavouille de limace sur ma terrasse :" Je serais vous, je ne le ferais pas, madame. Maintenant, je n'ai pas de conseil à vous donner".
In fine, il nous dit que, bien, sûr, c'est pas Free le coupable, car Free est bon, Free est amour, Free est Le Chemin. Mais France télécom, hou, les méchants ! Les vilains !
Ca serait des condensateurs qui seraient décédés dans le boîtier France-télécom.
Lui, lentement, en articulant : " Ou est votre boîtier France-t'es une conne ?"
Mon chéri et moi échangeons alors un regard angoissé :
QUOI ?
QUOI que nous dit ?
Il y aurait un BOITIER chez nous ?
Mais c'est qu'on n'en savait rien, nous !!!! On l'a achetée toute finite, la maison, alors on ne la connait pas par coeur...
Enfin, bref,
La situation est grave.
Car nous avons fait des travaux. Et le boîtier France- quels- deux cons-ceux-là ,eh bien, les ouvriers l'ont EMMURE VIVANT ! Quelque part. Derrière une plaque de placo. Ou derrière un agglo.
On sait pas. Peut-être même qu'il continue à gratter pour nous appeler au secours. Ou qu'il hante notre logis (pourvu d'une agréable cheminée à la betterave), ses petits fils tout caramélisés dans la cloison, ses jolis bouts de cuivre enfoncés dans le papier peint.... Affreux...
Enfin, bref, nous avons le choix :
- nous passer d'internet à tout jamais
- Démolir la maison à grands coups de masse pour retrouver le cadavre momifié de notre boîtier.
Nous avons démocratiquement voté...
Bon, c'est qui qui peut nous héberger pendant 6 mois, le temps des travaux ?

mardi, janvier 23, 2007

la colère est bonne conseillère


L'abbé Pierre est mort, Nicolas Hulot tire aussi sa révérence. Deux hommes en colère qui avaient, au départ, juste des envies positives : "amour" des Autres, "amour" de la Nature. Ils auraient dû traverser l'existence dans un grand mouvement positif, semant à tout vent des bonnes ondes. Et on en a besoin, des bonnes ondes, des passionnés, des fous- dingues, des lumineux, des illuminés même...
Ils ont dû se foutre en rogne, développer la rage, la hargne, l'ôpiniatreté qui va avec. L'abbé Pierre, on le sentait toujours au bord du gouffre, même physiquement. Nicolas Hulot m'a fait peine à voir en lisant son discours. On sentait qu'il se retirait pour tenir sa promesse, mais qu'il n'y croyait pas plus que ça, à la motivation des Politiques.
Ils ont été obligés de vivre dans la colère parce que les gouvernements n'assumaient pas leur rôle.
On ne devrait pas faire oeuvre de charité. On devrait juste donner ce qu'on a en trop, pas s'user, pas s'épuiser.
C'était mon quart d'heure de colère...

dimanche, janvier 21, 2007

les souvenirs de mon chéri


Parfois, la torture se justifie.
Eh si ! Peuh ! Petites natures que vous êtes, âmes sensibles, chochottes ! Quand il faut, il faut ! Pourquoi ?
Parce que ça marche, tout bêtement. Moi, ça fait deux mois que je torture mon chéri pour qu'il m'autorise à mettre sur ce blog le texte qu'il a écrit pour " Les refusés". Figurez-vous qu'il me le refusait, le cuistre !
J'ai donc utilisé tous les moyens légaux et illégaux, avouables et inavouables, esthétiques ou carrément moches et puis, bah, le résultat est là : après 41 nuits sans dormir, sans un seul repas chaud, sans rapport sexuel, après 43 jours à se prendre des petits coups d'électricité dans les parties sensibles à chaque fois qu'il prononçait le mot " non" (ou les mots "fricassée de champignons"- pourquoi ? parce que ! c'est MOI le bourreau), à se laver à l'eau froide parce que je fais couler le robinet à fond à côté de la douche, à mettre des chaussettes dépareillées et des tee-shirts lavés à 250 degrés, à se faire tirer très lentement les poils du nez à chaque fois qu'il piquait de ce dernier, il a fini par céder...
Aujourdhui est un grand jour, et cette minute est décisive : le net marche, le fichier est trouvé, le mari est parti en maison de repos : le VOILA !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!




Souvenirs cinématographiques d’un Lorrain

A Georges Pérec, bien sûr et à Jean Louis Schéfer pour avoir évoqué le premier « ces films qui ont regardé notre enfance »



Je me souviens de l’unique salle d’une petite ville de Moselle des années 70 où j’ai grandi, aux sièges de cuir rouge inconfortables, qui grinçaient à chaque fois qu’on bougeait un peu et qui faisaient râler les adultes toujours trop sérieux qui voulaient le silence absolu dans la salle.
Je me souviens de ce très gros plan du visage buriné de Charles Bronson dans Il était une fois dans l’Ouest, projeté en cinémascope sur un écran immense, pendant que le son inquiétant de l’harmonica envahissait toute la salle.
Je me souviens de ces deux revolvers que ma mère m’avait acheté après le film de Sergio Leone, glissés dans un ceinturon noir clouté grâce auquel je pouvais dégainer le plus vite possible pour impressionner mes copains.
Je me souviens de ces vieux esquimaux coulants qu’une ouvreuse nous vendait pour un franc et qu’on était obligé d’avaler si vite qu’on avait mal au ventre une bonne partie de la séance.
Je me souviens de cette image du pendu qui revenait inlassablement dans le film, mystérieuse et incompréhensible pour mon jeune cerveau et dont je n’ai compris la signification que bien plus tard, lorsque j’ai redécouvert le film, dans une salle de cinéma, par une de ces après-midi caniculaires de juillet à Nancy.
Je me souviens de ma première émotion érotico-cinématographique quand Henry Fonda embrasse violemment Claudia Cardinale dans le film, d’autant que je croyais que c’était sa fille.
Je me souviens avoir observé, avec une attention maniaque, comment un homme et une femme s’embrassaient dans les films afin de reproduire à peu près les mêmes gestes quand la première fille s’approcherait de moi.
Je me souviens m’être demandé comment les gens faisaient avant, quand le cinéma n’existait pas encore, pour savoir comment on s’y prenait avec les filles.
Je me souviens d’avoir vu avec mes parents, à peu près au même âge, dans un vieux cinéma breton, pendant les vacances, une reprise d’Autant en emporte le vent et m’être endormi sur les genoux de ma mère pendant une grande partie des quatre heures de la projection.
Je me souviens avoir revu le film un soir de nouvel an, près d’Aix en Provence pendant que ma femme, enceinte de notre troisième enfant, s’inquiétait tant de ses maux de ventre
Je me souviens d’avoir vu un peu plus tard, tous les Gabin des années trente au côté de mon père, quand ceux-ci passaient encore à 20h30 sur les chaines hertziennes, de Quai des Brumes à La Grande Illusion, de Pepe le Moko au Jour se lève.
Je me souviens que ma mère disait toujours que Gabin marchait comme son père et qu’elle avait l’impression de le voir sur l’écran quand l’acteur était de dos.
Je me souviens que ma grand-mère me racontait qu’elle avait découvert La grande illusion au cinéma de son village un samedi soir, comme tous les films d’avant-guerre.
Je me souviens avoir demandé en 2005 à mes étudiants de 1ère année s’ils pouvaient me citer un grand classique du cinéma français des années trente et de leur silence embarrassé.
Je me souviens qu’en début d’année, lorsque je leur demandais de citer le dernier grand classique du cinéma qu’ils avaient particulièrement apprécié, l’un d’eux m’avait répondu sans rire : « La soupe aux choux » !
Je me souviens de leur émotion quand la caméra recadre en gros plan le visage de Jean Gabin qui dit à Michèle Morgan « : T’as de beaux yeux, tu sais » et qu’elle lui répond « Embrassez-moi ».

Je me souviens leur avoir raconté que le 14 juillet 1982, un dimanche soir, TF1 avait programmé « La Marseillaise » de Jean Renoir et de leur regard incrédule : TF1 qui passe un film de 1937 en noir et blanc un dimanche soir !
Je me souviens du mieux disant culturel proclamé par François Léotard lors de la privatisation de la première chaîne française en 1986.
Je me souviens avoir assisté à mon premier cours de cinéma, dans la salle 153 du premier étage de la faculté de Lettres de Nancy, avec Roger Viry- Babel qui parlait pendant 2 heures sans notes.
Je me souviens des vieilles chaises en bois à bascule de cette salle qui nous faisaient mal aux fesses et qui claquaient quand on se levait.
Je me souviens qu’à chaque fois qu’il y avait de nouvelles chaises à la fac, on retrouvait les anciennes au Caméo, toujours aussi inconfortables.
Je me souviens des cris pendant les séances tardives de The Rocky Horror Picture Show , le samedi soir, quand des spectateurs récitaient par cœur les dialogues du film avant qu’on ne les entende sur l’écran.
Je me souviens de ce vieux cinéma derrière le Parc Ste Marie, le Ciné Parc où j’ai découvert les films de Fassbinder.
Je me souviens d’y avoir vu le premier Godard de ma vie : « Week End » et d’être ressorti désolé de n’y avoir rien compris.
Je me souviens du cinéma porno du St Sébastien, dans lequel je serais bien allé si l’aspect sordide des spectateurs qui en sortaient ne m’avait pas tant effrayé.
Je me souviens de ces dimanches après-midi pluvieux de l’hiver lorrain où j’ai vu tant de films dont je ne me souviens plus.
Je me souviens de l’effroi de ma petite fille assistant pour la première fois de sa vie à la projection d’un dessin animé sur grand écran, passant toute la séance sur mes genoux, inquiète, en me faisant promettre que plus jamais nous n’irions voir un film sur « la grande télévision »
Je me souviens de mon premier DVD et de l’éblouissement ressenti devant une telle qualité d’image chez soi, dans le salon, disponible et visible à tout moment.
Je me souviens d’avoir vu tant de fois New York et Los Angeles sur les écrans que je n’ai plus envie d’y aller.
Je me souviens avoir préféré si souvent la vie projetée à la vie quotidienne, jusqu’à parfois les confondre.
Je me souviens, certains soirs, m’être enfoncé dans un fauteuil de cinéma d’une salle obscure comme on se vautre dans l’alcool pour éviter la lumière du monde Réel.
Je me souviens être ressorti de certains films, comblé de sensations délicieuses, comme si j’avais vraiment existé.
Je me souviens avoir été lassé du cinéma et de ne plus y être allé pendant quelques semaines.
Je me souviens avoir vu un film de Woody Allen en V.O et d’avoir regretté de ne pas le voir en VF tellement j’avais mal aux yeux.
Je me souviens du visage émacié de Dutronc dans le Van Gogh de Pialat et m’être dit que seul le cinéma, parfois, peut posséder un tel pouvoir d’incarnation.
Je me souviens avoir un peu fantasmé sur Nicole Kidman et Naomi Watts et d’avoir rêvé les voir jouer ensemble dans un film de David Lynch.
Je me souviens de tous ces films que je n’ai jamais vus et que je crois connaître parce qu’on m’en a tant parlé.
Je me souviens m’être souvent demandé de ce que je ferais de mes journées si le cinéma n’avait pas été inventé, peut-être aurais-je regardé la télé…
Je me souviens d’une soirée sans cinéma. Tristesse, lassitude, fatigue…
Je me souviens de ce slogan stupide : « quand on aime la vie, on va au cinéma » et avoir pensé exactement l’inverse
Je me souviens avoir visité le Château des Lumière à Lyon et m’être demandé comment un bourgeois si conforme, pétainiste en 1940, avait pu inventer en 1895 un procédé si audacieux appelé : le cinématographe
Je me souviens que le cinéma n’a jamais été un divertissement pour moi, ou alors au sens pascalien du terme et d’y avoir appris davantage sur les hommes que dans n’importe quel livre de philosophie.


Je me souviens de tous ces films qui ont regardé mon enfance et qui vont me regarder vieillir.

Claude Naumann

samedi, janvier 20, 2007

Sainte Conne Nection, priez pour nous


Si vous aviez la conviction que votre équilibre mental offrait une certaine stabilité, stabilité acquise grâce au triomphe de certaines épreuves initiatiques (votre premier baiser avec appareil dentaire et chewing-gum pêche-abricot, invitation de votre copain Mouloud à la bar mitzvah de votre pote Elie, achat d’un radio cassette chez Darty avec tentative de remboursement de la différence car vous avez trouvé moins cher ailleurs, séchage de votre épisiotomie au sèche-cheveux devant la tante Josette, sortie de chez Dessange avec la coupe de Rod Stewart alors que vous vouliez celle de Victoria Beckham…), vous allez douter.
Et douter sérieusement.
Car nous avons la nouvelle free box, celle qui est censée vous permettre de communiquer avec les extraterrestres, de réussir votre soufflé au fromage, combler vos rides d’expression et soigner les panaris. Sauf que ça marche pas.
Enfin si. Des fois, pendant quelques instants délicieux, elle se met à afficher l’heure, après avoir fait défiler des pointillés énervateurs durant des heures. A ce moment, tous les membres de la famille pourvus de deux jambes se bousculent, dans une course folle qui n’est pas sans rappeler celle de spermatozoïdes surentraînés devant un beau gros ovule. On se pousse – A moi, à moi ! Non, moi, faut que je regarde les horaires du Caméo- non, moi d’abord, j’attends un courrier électronique très important de « vente-privée.fr, y une vente Agatha Ruiz de la Prada !- Et moi, j’ai un match international de coupe du monde de Super Mario ! »
Le vainqueur ( c’est celui qui met les plus grands coups de poings se jette alors sauvagement sur le clavier, tout en gardant un œil sur la maudite box). Il tape à toute vitesse, (environ 800 mots/minutes, record de mademoiselle Dutarin, assistante de direction chez « Baticarton » en 1982), essayant de battre la machine à son propre jeu, Tel Un Kasparov décérébré. Puis, soudain, inexplicablement, this is the end, comme dirait le Jim… la machine rend l'âme, ce qui, paradoxalement, fait d'elle LE MAITRE !
L’entrain et le regain d’énergie retombent soudain et la tristesse, que dis-je, l’hiver, la tempête de 1999 s’abat sur la maison. La tête basse, chacun reprend a lors une occupation sans intérêt, juste pour ne pas se pendre avec les câbles de connection : lecture de Proust, visionnage d’un inédit d’Eisenstein, expérience de physique nucléaire, tripotage de hamster…
Nous avons bien sûr appelé la hot line, nous relayant jour et nuit, épongeant le front suintant de notre partenaire, grignotant des barres protéinées et avalant des Tranxènes 500 par poignées…
Voici quelques unes des explications données par les GO (gentils otelaïneurs) :
- Ya des rats qui bouffent les fils du téléphone sous votre maison.
- Il doit y avoir un nouveau réverbère et quand il s’allume, ça vous prend tout votre bon jus internetien.
- Vous avez tapé dessus ? Non ? Essayez pour voir. Oui ? Ho la la fallait pas, c’est de la haute technologie..
- Vous avez des pirates dans le quartier.
- Connaissez-vous un marabout qui vous veut du mal ? Moi, sinon, j’en connais un qui peut vous démarabouter votre connection… Il habite juste à côté de chez moi, à Ouagadougou.
- Débranchez. Rebranchez. Redébranchez. Rerebranchez. Rereredébranchez. Rerererebranchez…

Si notre couple survit à cette épreuve, si mes enfants ne finissent pas par nous haïr ( Lucas rentre le soir avec ce cri de rage : « Ca remarche ? Meeeeeeeerde ! Vous me faites tous chierrrrrrrrrrrrrrrrrrr ! ») Et si mon cerveau ne grille pas définitivement, je jure d’aller allumer un cierge à sainte Rita, la patronne des connections désespérées….

mardi, janvier 16, 2007

Le professeur Kikbounz vous parle et vous annonce : " non, je n'échange pas mon vieux cerveau tout nimportequoité contre un beau tout neuf"


Dans son très beau livre " Le voile noir", l'actrice-écrivain Anny Duperey (magnifiques photos de son père) dit que sa mère se "shootait au jacquard".
Pour les hommes et pour les filles mal élevées, le jacquard, c'est un point de tricot très complexe. Faut compter les mailles, jongler avec plusieurs laines... C'est hyper fastidieux, mais sa mère adorait ça. Parce que ça l'empêchait de penser, dit-elle. C'était un véritable antidépresseur et tant qu'elle comptait les mailles, elle se barrait de son quotidien et de ses pensées moroses. Moi, je pense qu'au contraire, ça lui permettait de penser AUTREMENT.
Eh ben oui ! C'est vrai, d'abord !
Une amie m'a raconté que chaque fois qu'elle avait fait un truc majeur dans sa vie, elle était en train de compter. Elle compte un peu tout, ses sous, ses heures de travail, ses paires de chaussettes, elle additionne, elle soustrait... C'est sa façon de se mettre en pilotage automatique. Elle m'a dit qu'elle était en train de compter, sous sa douche quand elle a découvert une boule à un sein. Elle est sûre que ce passage "à blanc" de son cerveau l'a rendue attentive à des choses ténues qui lui seraient passées sous le nez sinon. Cette capacité à être ailleurs que dans la pensée intellectuelle lui a, dit-elle, sauvé la vie.
Elle comptait aussi quand elle a croisé en ville un homme sur qui elle avait flashé depuis un bout de temps. Elle ne le connaissait pas. Comme elle était en déconnection avec le réél, elle n'a pas réfléchi, elle s'est retournée et l'a invité à boire un pot.
Quand j'ai un problème, je commence par y réfléchir ( si ! parfaitement !). Mais des fois, on est coincé (enfin, moi !). Alors, vous savez ce que je fais ???????????????????????????????????????????????????????????????????????????????


DES SUDOKUS !
Comme le jacquard. Comme compter. Comme certains sports (l'escalade, parce qu'il faut réfléchir à ce qu'on fait avec son corps, à ce qu'on va faire... pas comme d'autres sports où on peut continuer le cours de ses pensées...)
Alors, je ne réfléchis plus à mon problème, je le laisse dans un coin et puis je croise les grilles.
Et alors, PAF !
Miracle !
Super !
Géant :

J'ai la réponse à ma question !
(ou alors, je finis ma grille).

Ca a travaillé tout seul, ça s'est décanté. Et ce qui est parfois magique, c'est que souvent, l'intervention vient de l'extérieur : je reçois un coup de fil qui règle tout, je lis un article qui parle du truc, je rencontre quelqu'un qui a fait la même expérience.... Non, ce n'est pas d'avoir simplement attendu ou différé, c'est autre chose, c'est d'avoir "vidé la corbeille"(je signale que je suis une vraie blonde, j'ai donc une mémoire vive limitée)... le "flow" a produit un effet régénérateur, une façon un peu parallèle de concevoir les choses.

(A ce moment, il est formellement interdit de se dire : " Ayé, la Kiki définitivement pété son casque").

Ca m'intéresserait bien de savoir si vous avez votre truc...

PS : je n'ai plus internet que deux heures par jour, genre de 4h56 du matin à5h23 alors ça réduit considérablement ma motivation écrivationnelle. ne me demandez pas pourquoi ça ne marche pas, j'ai pas envie de réfléchir, heu, de faire des sudokus dès potron-minet...

1er février (oui, je sais, je me foule pas...)


Action simple et concrète ...

Le 1er février 2007 de 19h55 à 20 h , dans toute la France :

Participez à la plus grande mobilisation des citoyens contre le
Changement Climatique !

L'Alliance pour la Planète (groupement national d'associations
environnementales) lance un appel simple à tous les citoyens, 5 minutes de
répit pour la planète : tout le monde éteint ses veilles et lumières le
1er février 2007 entre 19h55 et 20h00.
Il ne s'agit pas d'économiser 5 minutes d'électricité uniquement ce
jour-là, mais d'attirer l'attention des citoyens des médias et des
décideurs sur le gaspillage d'énergie et l'urgence de passer à l'action !

5 minutes de répit pour la planète : ça ne prend pas longtemps, ça ne
coûte rien, et ça montrera aux candidats à la Présidentielle que le
changement climatique est un sujet qui doit peser dans le débat politique.
Pourquoi le 1er février ? Ce jour là sortira, à Paris, le nouveau rapport
du groupe d'experts climatiques des Nations Unies. Cet événement aura lieu
en France : il ne faut pas laisser passer cette occasion de braquer les
projecteurs sur l?urgence de la situation climatique mondiale.

Si nous y participons tous, cette action aura un réel poids médiatique et
politique, moins de trois mois avant l'élection présidentielle!
Faites circuler au maximum cet appel autour de vous et dans tous vos
réseaux ! Faites-le aussi apparaître sur votre site Internet et dans vos
news letters.

Contact/ information : Cyrielle, Les Amis de la Terre : 01 48 51 18 95.
http://www.amisdelaterre.org/article.php3?id_article=3035

lundi, janvier 15, 2007

OUF !


Un message du collectif :


Bonsoir

Vous avez été plus de 5000 à signer la pétition pour la régularisation d'Angèle, la mère d'Astrid-Mira, et nombreux sont ceux et celles d'entre vous qui ont envoyé des courriers au préfet, au ministre de l'intérieur, à Jean-François Coppé...

Sachez qu'Angèle a reçu hier une lettre lui annonçant qu'un titre de séjour d'un an renouvelable va lui être accordé :-))

Un grand merci à tous et toutes pour vos actions !

N'oublions pas celles et ceux qui ont moins de chance et apportons leur notre soutien : la mobilisation paie !



Collectif Aïssata

vendredi, janvier 05, 2007

Même pas peur !


Un python dans les toilettes

"METZ. _ Un python a été capturé dans les toilettes d'un appartement du centre de Metz. Ce serpent non venimeux à la peau tachetée mesurant entre 60 et 80 centimètres s'abreuvait paisiblement au goutte-à-goutte de la chasse d'eau quand la locataire de l'appartement l'a aperçu.
Les pompiers, rapidement sur les lieux, l'ont très vite attrapé, puis mis dans un sac, avant d'être inspecté par un vétérinaire. Le serpent avait déjà été aperçu par la même locataire la veille de Noël. Localisé grâce à une micro-caméra, il n'avait toutefois pu être capturé.
La propriétaire d'un python royal, qui avait déclaré sa disparition à Metz, n'a pas reconnu l'animal retrouvé
"

L'est républicain, 5/01/2007


Ce que je trouve incroyable dans cette histoire, ce n'est pas tant la bêbête, c'est la locataire de l'appart. Elle a vu le serpent, appelé les pompiers puis, voyant que ceux-ci ne pouvaient pas récupérer le gros lombric, elle a tranquillement déclaré :
" Ah bah, je m'en vais pas moi ! je reçois toute ma famille à Noël !"
J'imagine les pompiers, tentant de la convaincre :
- Soyez raisonnable, Madame, on a appelé un négociateur mais le forcené est coriace, même sa maman n'a pas pu le convaincre de se rendre. Notre profileur est formel : il est prêt à tout, même à vous mordre les parties charnues...
- M'en fous que j'vous dis ! J'ai ma dinde au four !
- Madame, par pitié, pensez aux enfants...
- Z'ont qu'à se retenir...
- Et si quelqu'un se fait attaquer par la 007, l'huître killeuse ?
- A'l ira vomir chez la voisine... Je reste, que j'vous dis ! J'peux tenir trois jours sans faire pipi, cinquante six sans me laver. les Boches i z'ont pas réussi à me foutre dehors en 40, c'est pas un succédané de phallus tacheté qui va m'avoir !
- Je vous en prie, réfléchissez ...
- Nan ! 35 euros le kilo de Saint-Jacques ! Vais pas les fout' à la poubelle ! Ca sera les mollukses contre les retpiles !

Vous ne sauriez pas où on peut acheter un python, par hasard ,
C'est pour l'année prochaine...

lundi, janvier 01, 2007

Mes résolutions pour 2007












Mettez les légendes sur les images... (c'est un jeu, quoi).



Me convaincre que la vraie beauté est intérieure. Cesser d'imiter mes héros...

Me faire vacciner contre la rage.

Etre une bonne mère.

Mettre tous les jours de la crème de jour (ne pas se contenter de l'acheter).

Arrêter de me moquer.

Introduire un peu de spiritualité dans ma vie.

Apprendre à cadrer les photos.

Dire merci à la vie.

Etre moins approximative.

Prendre des cours d'aquariophilie.


Attestation sur l'honneur : je reconnais que j'ai inséré ces photos moi-même et en accepte les conséquences qui en découleront forcément, à savoir : ridiculisation totale de ma personne, fin définitive de tout mon potentiel glamoureux et navrage de ma réputation professionnelle. Kiki