http://lecrivaillonnne.skyblog.com/ Lécrivaillonnne: où l'on voit que l'instinct de survie, c'est comme les Apéricubes

vendredi, octobre 13, 2006

où l'on voit que l'instinct de survie, c'est comme les Apéricubes


Le truc super avec les petits enfants, c’est qu’ils ne filtrent pas et ont un sens du raccourci épatant. Ainsi, ma Pépite a une façon bien à elle d’appeler nos invités : elle les nomme : « les Apéritifs ».
Le samedi, elle demande : « Y a des Apéritifs aujourd’hui ? », « A quelle heure ils arrivent, les Apéritifs ? », « Ah : ça sonne : voilà les Apéritifs ! ». Car, et elle a raison, le principal bénéfice pour elle est là : un invité = des chips, des Tucs, des olives fourrées, des monster munch, des fritelles, bref, suffisamment de calories pour gaver une équipe de sumos, assez de sel pour coller un infarctus à l’équivalent des deux Allemagne réunies et assez de gras pour rendre nos murs plus glissants qu’une piste de bobsleigh. Essayez de vous y adosser, zuippp ! Mes enfants, quand on reçoit ressemblent à trois hamsters géants, utilisant leurs masticateurs avec une efficacité qu’on aimerait leur voir en d’autres circonstances…
Je me suis demandé s’il m’arrivait d’en faire autant. De résumer les gens à un seul truc, ou que ce trait soit si fort qu’il prenne toute la place.
Evidemment, ça ne peut pas marcher avec les personnes qu’on connaît. Bien sûr, dès qu’on s’approche d’un peu près, les gens se complexifient et les nuances se créent. Heureusement, sinon, je serais peut-être bien une sérieuse killeuse. Comme dans les dessins animés, quand le loup affamé voit la poulette se transformer en poulet tournebroché, le sociopathe ne voit dans sa victime qu’une seule chose.
Bon, maintenant que j’ai dit que je n’étais pas une tueuse psychotique, j’en reviens à mon interrogation.
Et en fouillant bien, si.
J’en vois deux ou trois.
Il y a « la-dame-que-je-connais-pas-mais-qui-me-sourit-tous-les-matins-et-que-je-me-dis-que-c’est-beau-qu’elle-me-donne-ça-gratos.
Et puis, il y a le-gars-qui-m’empêche-de-respirer.
Celui-là, c’est ma phobie.
C’est mon droguiste. C’est le seul à ma connaissance qui vend ma lessive bio. Enfin, une lessive bio qui lave pour de vrai je veux dire.
C’est un monsieur très avenant, adorable, qui est passionné par son boulot. Donc bavard.
Et qui a une maladie respiratoire.
A chaque fois, il m’entreprend :
- Avec la « Laftousan- tuélpoiscaille », vous en mettez une mini-dosinette huuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuhhhh, et vous mettez à trente degrés huuuuuuuuuuhhhhhhhhh. Pas plus chaud huuuuuuuuuuhhhh. Essorage normrhaaaaaaaaaaaaaaaaaal, parce que les noix de lavage huuuuuuuuuuuuuuuuuhhhhhhh c’est bien mais ça décolore huuuuuuuuuuuhhhhhhhh…. Ses reprises de souffle deviennent de plus en plus saccadées, aussi rapides qu’inefficaces, mais le VRP du bidon ne s’en soucie pas. Malgré l’aspect de plus en plus violacé de son visage, il continue.
La première fois, je ne me suis pas méfiée. Erreur !
Par une espèce d’osmose animale, de réflexe pavlovien poli, d’empathie respiratoire, j’ai commencé à caler ma propre respiration sur la sienne. Au bout de quelques instants, de tout petits points blancs se sont mis à voleter autour de moi. Ensuite, les rayons se sont mis à accuser une gîte que même la météo marine de France inter elle a jamais vu. Je me suis cramponnée à un décapsuleur à énergie solairemais ça n’a pas suffit.
Sortir ! Il me fallait sortir ! Rejoindre le Monde des vivants, pollueurs ou pas… Mais il cause, il cause, plus vite que ne court le furet. Il reste affable, inconscient de provoquer chez moi une montée d’angoisse et une chute d’oxygénation de mon cerveau lequel profite de cette petite baisse de rendement pour m’envoyer un sympathique diaporama : hôpitaux, lits en ferraille, radios pulmonaires, morgues...
Alors, si vous me croisez, grand-rue, chargée comme un bourricot de 45 bidons de lessive bio, ne vous étonnez pas : je fais des réserves. Non pas que j’aie peur d’une pénurie de lessive, non, simplement, je fuis la Camarde…

3 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Les points blancs ça s'appelle les lucioles. C'est signe que le vent de l'élément feu se dissout dans le canal central. Mwahaha !

10:31 PM  
Blogger l'écrivaillonnne said...

Oui, mais encore ? parce que tu sais, moi, à part le canal de la marne au Rhin...

10:07 AM  
Anonymous Anonyme said...

Non mais voilà c'est un truc qui se produit quand on s'endort, ou quand on meurt. Ou avec certaines formes de méditation.

6:33 AM  

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