http://lecrivaillonnne.skyblog.com/ Lécrivaillonnne: critique littéraire ou, comment se consoler de la rentrée

samedi, août 26, 2006

critique littéraire ou, comment se consoler de la rentrée


Qui n'a jamais fait une gaffe qui le hante encore ? (1)
Qui n'a jamais pesté en constatant qu'il avait le bras trop court pour attraper le ticket du péage, soit environ 5.3 cm ? (2)
Qui n'a jamais senti le regard d'un co-voyageur, lisant par dessus son épaule ? (3)
Que notre vocabulaire est pauvre dans ces moments là !
Alors, plutôt que de s'exprimer à coup de « machin-truc-bordel-à la con », osons les néologismes du Baleinié ! A toutes ces situations désormais il existe un mot ! Désormais dans ma bouche les expressions telles que "xu" prendront la place du "je sais que c'est rangé quelque part, bordel mais où ?".
Et le fameux « mazerf »: tome 2 d'un livre dont on ne possède pas le tome 1, lequel de nous a réussi à l’éviter ?
Et puis, autant l'avouer, n'est-il pas rassurant de se dire que d'autres que nous ont ressenti le même désarroi pour parler de cette poche "où non y'avait rien tout à l'heure parce que j'ai vérifié pourtant mais ça devait bien y être déjà tout à l'heure car ça y est maintenant." (Une hude donc.)

(1) une hize
(2) un zoupard
(3) un niplozère.
Oui, ça nous est tous arrivé un jour... Le sentiment de passage dans la quatrième dimension devant la machine à laver qui restitue un nombre impair de chaussettes ; la haine envers le pied de table sournois contre lequel se heurte violemment le petit doigt de pied ; la rage envers le semi-remorque qui cache systématiquement le panneau sur l'autoroute ; ou enfin ce don inné pour chercher d'abord dans la mauvaise poche...Moi, un de mes préférés, c'est l'ablouzeur : personne qui vous parle de trop près ou qui vous colle en marchant.
Ce sont les odieux petits tracas du quotidien. Contre eux, il n'y a pratiquement rien à faire. Si ce n'est de leur donner enfin un nom, comme on ferait d'un virus ou d'une nouvelle espèce de moustique hargneux. Car, à défaut de les neutraliser, nous pourrons enfin les faire sortir de cet anonymat trompeur et les exposer à la face du monde.
C'est ce que se sont proposés de faire les auteurs de ce petit bijou : créer 144 néologismes euphoniques ou cacophoniques pour répertorier autant de désagréments qui nous pourrissent la vie. Par exemple, la « plute » serait le prix malencontreusement oublié sur un cadeau. Et le "Ousseplute", encore plus terrible : " Et en plus, c'était en solde !".
C'est un vrai dictionnaire, avec une grammaire, une logique, des indications phonétiques, évidemment toujours à mourir de rire. Comme je vous le disais il y a juste trois lignes, certains mots sont précédés du préfixe « ousse », pour signifier le comble du mot précédé.
Exemple : oukouloumougnou (n.m) : attaque fulgurante du chien tapi derrière la vitre.
ousse-oukouloumougnou (n.m.) : attaque fulgurante du chien tapi derrière l'absence de vitre.
J'aime aussi les verbes :"agoudir " désigne l’action de "tailler un crayon dont la mine est brisée sur toute la longueur"
le mignon « beccari " m'est familier : c'est l’accélération cardiaque lors d’un contrôle de police alors qu’on n’a rien à se reprocher".
Bref, c'est un bijou de drôlerie...
Ne l'achetez pas, il y a des chances pour que je vous l'offre un jour ou l'autre, j'ai déjà fait le coup, mais promis, ce ne sera pas une ousseplute...

Et si vous en inventiez ?
Mon Claude et moi, on a cré le "rallongi " : trajet hyper astucieux déstiné à gagner un temps fou et qui s'avère être une très mauvaise idée...


Le baleinié, Christine Murillo, Jean-Claude Leguay. Ed du Seuil, 12.35 euros ( pas cher !).
2 tomes ( chouette !)

1 Comments:

Blogger l'écrivaillonnne said...

"le claudicloug" : repas cuit par le père de famille se caractérisant par des légumes carbonisés dehors et pas décongelés dedans et une tranche de cabillaud cuite trois heures dans de l'eau pas salée.
par extension : corvée inévitable.

7:49 PM  

Enregistrer un commentaire

<< Home